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Première apparition de Kader Meïté, 17 ans, dans le groupe rennais

L'attaquant Kader Meïté, 17 ans et grand espoir rennais, figure pour la première fois dans le groupe, ce dimanche contre Toulouse.
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Après avoir signé son premier contrat pro (2028) cette semaine, l'attaquant Kader Meïté, 17 ans et 30 jours, figure pour la première fois dans le groupe choisi par le coach intérimaire de Rennes Sébastien Tambouret, ce dimanche contre Toulouse (17 heures). International U17, c'est un grand espoir rennais, et pas seulement par la taille (1,92 m). Deux recrues de l'été n'ont pas été retenues : le milieu Jordan James et l'attaquant Henrik Meister.

Arrivée avancée, Sampaoli débarque pour Toulouse

Probable futur entraîneur du Stade Rennais, Jorge Sampaoli devrait s’engager en début de semaine prochaine. Son arrivée en Bretagne n’était pas prévue ce week-end. Mais l’entraîneur argentin a chamboulé son agenda pour arriver plus tôt que prévu. Sa présence dans les tribunes pour le match face à Toulouse dimanche n’est pas à exclure.

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Sauf revirement de situation, Jorge Sampaoli sera bien le prochain entraîneur du Stade Rennais. L’Argentin va sûrement succéder à Julien Stéphan dont la mise à pied a été officialisée jeudi. Etant donné le timing, l’ancien coach de l’Olympique de Marseille n’aura pas le temps de prendre les commandes avant la réception de Toulouse dimanche lors de la 11e journée de Ligue 1.

Sampaoli présent dès dimanche
Sa signature officielle ne devrait intervenir qu’en début de semaine prochaine, le temps pour lui de débarquer en provenance du Brésil. Mais il faut croire que Jorge Sampaoli a hâte de découvrir son futur club. Selon le journaliste du Parisien Benjamin Quarez, le technicien va finalement atterrir en Bretagne plus tôt que prévu. Le disciple de Marcelo Bielsa prévoit de prendre un avion dans la nuit de ce samedi à dimanche. Cet agenda chamboulé pourrait lui permettre de s’installer en tribune du Roazhon Park pour assister au match contre le Téfécé dimanche à 17 heures.

Autant dire que les caméras seraient particulièrement attirées par l'Argentin et par ses réactions devant les actions de sa nouvelle équipe. Rappelons qu’avant sa nomination, c’est le coach de la réserve Sébastien Tambouret qui dirigera les Rouge et Noir, avec l’aide de son adjoint Pierre-Alexandre Lelièvre et du directeur du centre de formation Denis Arnaud. Tout ce petit monde laissera ensuite la place à un nouveau staff dans lequel on pourrait retrouver Samir Nasri. Même si l’on ignore qui est l’auteur du coup de fil, le consultant de Canal+ a bien été contacté pour épauler Jorge Sampaoli à Rennes.

Un brassard en voiles recyclées pour le capitaine du FC Lorient

Lors du derby face à Guingamp, Laurent Abergel, capitaine des Merlus portera un brassard en voiles recyclées à l'occasion du départ du Vendée Globe.

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Un accessoire qui claque !

Cette saison, le FC Lorient a pris le pari original de créer un brassard unique pour chacune de ses rencontres à domicile. Après avoir mis à l’honneur la Compagnie des Indes ou le bagad de Lann-Bihoué, le club morbihannais va cette fois faire un clin d’œil au Vendée Globe qui débute ce dimanche 10 novembre.

Et pour renforcer son lien avec l’environnement marin, le club s’est associé à 727Sailbags et à l’équipe Paprec Arkéa pour la fabrication de ce brassard unique tiré d’une voile d’Imoca.

Un choix loin d’être anodin puisque l’équipe du skipper Yoann Richomme fait partie des nombreuses formations installées à l’année à Lorient.

Comment Rennes va mener sa révolution avec Jorge Sampaoli

Rennes a obtenu jeudi un accord de principe avec l'entraîneur argentin Jorge Sampaoli sur un contrat allant au-delà de la saison. De quoi bouleverser un club tombé ces derniers mois dans une forme d'apathie.
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Les joueurs rennais n'ont encore reçu aucune communication de leur hiérarchie au sujet de l'identité du futur entraîneur, et c'est comme le commun des mortels, via leurs smartphones, qu'ils ont suivi l'actualité mouvementée autour du club. En interne, c'est pourtant comme si de rien n'était que Julien Stéphan et son staff ont assuré la séance d'entraînement jeudi matin. Avant que tout s'accélère à la mi-journée, quand le technicien breton de 44 ans a été convoqué par sa direction.

Elle lui a signifié sa mise à pied, ainsi que celle de ses adjoints Denis Zanko et Bouziane Benaraibi. Et l'annonce officielle de cette séparation unilatérale a eu lieu dans la foulée. En parallèle, les têtes pensantes rennaises ont avancé sur le successeur de Stéphan, et il est probable que quelques joueurs aient pu se tourner vers Steve Mandanda pour récolter des informations sur le profil de Jorge Sampaoli une fois que L'Équipe a révélé dans l'après-midi un accord de principe entre l'électrique coach de 64 ans et le club d'Ille-et-Vilaine. L'ancien gardien international connaît bien Sampaoli. Il l'a affronté (comme remplaçant) avec les Bleus lors du mémorable huitième de finale de la Coupe du monde 2018 face à l'Argentine (4-3), que le technicien dirigeait, puis il l'a fréquenté au quotidien durant quinze mois à Marseille, entre février 2021 et juillet 2022.

Le premier entraîneur étranger du club depuis Bölöni entre 2003 et 2006
L'ex-gardien de l'OM pourra en témoigner : avec l'entraîneur argentin, Rennes a opté pour un sacré changement de style, bien loin de ce que le club a pu vivre ces dernières années. Si les deux parties finissent par s'entendre sur les derniers détails de leur future collaboration, Sampaoli sera le quatorzième entraîneur de l'ère Pinault, entamée en 1998, et surtout le premier étranger depuis Laszlo Bölöni (2003-2006). Avec une approche beaucoup plus expansive - et c'est un euphémisme - que ce à quoi le Stade Rennais s'était habitué. Plongé dans une certaine forme d'apathie depuis une bonne année, que ce soit sous la direction de Bruno Genesio (sur la fin) ou celle de Stéphan, le club souhaitait casser les codes ? Il devrait être servi.

Du passage d'une grosse année de l'Argentin en Ligue 1, on se souvient forcément de son style de jeu attrayant, basé sur un pressing intense et la prise de risque, avec des un-contre-un fréquents, de ses résultats probants (2e de L1 en 2021-2022 et demi-finaliste de la Ligue Europa Conférence la même saison), mais aussi de ses nombreuses colères piquées dans sa zone technique, presque devenue un espace d'attraction quand les supporters marseillais y jetaient un oeil amusé.

Avec ce caractère, le vestiaire rennais peut donc s'attendre à être sacrément secoué, et cette venue peut contribuer à remobiliser certains joueurs qui se voyaient partir durant l'été ou des recrues dont l'adaptation tarde à se concrétiser. Emballé par le projet rennais, l'intéressé aurait conservé un regard attentif sur la L1 depuis le Brésil, où il est resté vivre après sa dernière expérience à Flamengo, achevée en septembre 2023.

Tambouret s'est vu confier l'animation des séances d'entraînement en attendant
Sûrs de sa capacité à régénérer l'effectif, les décideurs rennais lui auraient proposé un contrat allant au-delà de la saison actuelle, signe qu'ils souhaitent lui faire confiance sur une forme de durée malgré une propension à vivre des divorces relativement rapides, puisque sa plus longue expérience, ces douze dernières années, a été sur le banc de l'OM (67 matches).

Mais Sampaoli a eu les faveurs du Stade Rennais, et il devance notamment Habib Beye, avec lequel le contact avait été maintenu jusqu'à mercredi soir. Le club s'affaire désormais à finaliser la venue de son nouvel entraîneur. Reste encore à savoir quand celui-ci arrivera cette semaine. En attendant, le coach de la réserve (N3), Sébastien Tambouret, s'est vu confier l'animation des séances d'entraînement et sera chargé de répondre à la presse ce matin, à deux jours de la réception de Toulouse, dimanche. Sampaoli sera-t-il alors en place ? Il bénéficiera en tout cas de la trêve internationale, ensuite, pour découvrir son nouvel espace de travail.

Le prix de la Ligue 1 s'effondre, les conséquences sont terribles

Après un feuilleton interminable, la LFP a vendu ses droits TV à DAZN et à BeInSports l’été dernier pour 500 millions d’euros. Un montant loin d’être satisfaisant pour les clubs professionnels… mais pas uniquement.

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Ces vingt dernières années, les droits TV payés par les diffuseurs pour la Ligue 1 n’ont cessé de baisser. L’été dernier, un nouveau seuil a été franchi puisque DAZN et BeInSports paieront moins de 500 millions d’euros par an pour la diffusion du championnat de France. Un chiffre à la baisse qui a logiquement des conséquences sur la trésorerie des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, dont les présidents doivent revoir impérativement leur modèle économique pour ne pas être en difficulté. Mais la baisse des droits TV au fur et à mesure des décennies n’a pas uniquement des conséquences sur les clubs pros.

Dans un papier consacré au foot amateur, Radio France explique que le chiffre en baisse constante des droits TV est également préjudiciable à tout un écosystème et pas seulement au football. Il est notamment rappelé qu’en 2000, la ministre communiste Marie-George Buffet a instauré une taxe de 5% directement prélevée sur le montant des droits télévisuels du football français et ensuite redistribuée au sport amateur dans son ensemble et pas uniquement au football.

La baisse des droits TV fait mal au sport amateur
« En 2020, 5 % des droits télévisés du football représentaient environ 75 millions d’euros. Aujourd’hui, d’après le gouvernement, ce montant est descendu à 60 millions. Mais, avec la diminution de moitié des droits télévisés, la taxe "Buffet" est estimée actuellement à 40 millions d’euros, ce qui entraîne d’énormes pertes » soulève Radio France, qui insiste donc sur le fait que la baisse des droits TV a d’énormes conséquences pour la Ligue 1 mais bien au-delà. D’où l’importance de mieux valoriser notre championnat pour la LFP et son président Vincent Labrune dans les années à venir afin de retrouver un niveau de droits télévisuels plus acceptables. Il faudra néanmoins se montrer patient car les contrats avec BeInSports et DAZN couvrent la période 2025-2029 même si d’ici là, de nombreux rebondissements sont possibles.

Jusqu’à un an de prison ferme pour deux supporters rennais

Deux supporters rennais ont été condamnés, à Auxerre, dans la nuit de mercredi à ce jeudi 7 novembre,? à des peines de huit mois à un an de prison ferme. Ils ont été reconnus coupables d’avoir frappé un policier, dimanche 3 novembre, lors de heurts survenus avant le match entre l’AJ Auxerre et le Stade Rennais.

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Deux supporters du Stade Rennais ont été condamnés, dans la nuit de mercredi à jeudi à Auxerre, à des peines de huit mois à un an de prison ferme pour avoir frappé un policier, dimanche 3 novembre, lors de heurts avant le match Auxerre-Rennes (4-0).

Les fans, tous deux âgés de 25 ans, ont été notamment reconnus coupables par le tribunal d’Auxerre de violence aggravée sur un fonctionnaire de police.

Le premier, accusé d’avoir fait tomber un policier avant de le rouer de coups, a été condamné à deux ans de prison dont un an avec sursis simple, la partie ferme aménageable en détention à domicile sous surveillance électronique (DDSE).

Le second, poursuivi pour avoir jeté une canette de bière sur le policier, a été condamné à huit mois d’emprisonnement, également sous DDSE.

Fracture du nez et mâchoire déplacée pour le policier
Selon les forces de l’ordre, l’agent concerné avait été "roué de coups" après être tombé, à l’avant-match, tandis qu’une trentaine de policiers escortaient les ultras rennais.

Les forces de l’ordre avaient été "prises à partie dès le début de l’escorte", selon la police, faisant usage de gaz lacrymogène et de tirs de balles de défense.

Le policier a été victime d’une fracture du nez et d’une mâchoire déplacée, selon la même source.

Des comportements inacceptables pour Bruno Retailleau
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait dénoncé des "comportements inacceptables", appelant sur X à "la plus exemplaire des sanctions".

Trois personnes avaient été interpellées. Mais seuls les deux qui ont comparu ce mercredi, ont été finalement poursuivis.

Ce ne sont pas des sauvages

Jugés ce mercredi à Auxerre, trois jours après la blessure d'un policier en avant-match d'AJA-Rennes, deux supporters rennais ont été condamnés à de la prison ferme sous forme aménageable. Un soulagement pour la défense.
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Ils devaient juste faire l'aller-retour entre Rennes et Auxerre, dimanche, pour un match de leur équipe de coeur. Poursuivis pour avoir agressé un policier et intimidé deux autres avant AJA-Rennes (4-0), ces deux supporters du Stade Rennais ont prolongé leur premier séjour dans l'Yonne par une garde à vue, une nuit en détention provisoire et leur comparution immédiate jusque très tard dans la soirée de ce mercredi dans la salle froide et kitsch d'audience correctionnelle d'Auxerre.

Après plus de trois heures de débats et une petite heure de plus le temps de délibérer, le tribunal a rendu sa décision peu avant 22h30. Les deux prévenus, nés à Rennes et âgés de 25 ans, ont été relaxés du délit de menace de mort et reconnus coupables de violences, et d'outrage pour l'un d'eux. Le premier a été condamné à huit mois d'emprisonnement et deux ans d'interdiction de stade, le second à deux ans de prison, dont un avec sursis, et trois ans d'interdiction de stade. Deux peines aménageables sur la partie ferme avec une détention à domicile sous surveillance électronique.

Deux récits face à face
L'audiencement du dossier à la nuit tombée et devant de nombreuses forces de l'ordre dans le public a au moins permis d'éclaircir les circonstances des faits, et, surtout, l'origine de l'altercation. Jusque-là, la seule version exposée médiatiquement était celle dénoncée dès dimanche soir sur ses réseaux sociaux par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau en personne et détaillée depuis par les autorités locales : plus d'une centaine d'ultras rennais auraient contourné l'arrêté d'encadrement puis pris à partie des forces de l'ordre aux abords du stade. Des jets de projectiles, une balayette et des coups au sol.

Reprenons dans l'ordre. Jeudi dernier, à trois jours du match, alors qu'il n'y a pas d'antécédents entre les deux clubs et que la DNLH n'a pas procédé à un classement à risque, la préfecture de l'Yonne prend un arrêté d'encadrement du déplacement des supporters rennais, comme cela se fait très fréquemment désormais. Un "point de rendez-vous obligatoire" est fixé à une sortie d'autoroute, avant escorte jusqu'à l'enceinte icaunaise. Et, à partir de là, deux récits se font face. D'une part, les autorités considèrent que l'arrêté n'a pas été respecté. "Les Rennais ont volontairement sous-estimé leur nombre (4 cars officiellement) pour se déplacer comme ils le voulaient, nous confie un acteur local. Une centaine est arrivée à la mi-journée en centre-ville et cela a donné le ton du reste de la journée."

De l'autre côté, rennais, par manque d'anticipation en raison de la publication tardive et discrète de l'arrêté, on avance un accord oral avec la police à leur arrivée pour un fan walk du centre-ville au stade. Vers 13 heures, une dizaine de minibus notamment affrétés par le Roazhon Celtic Kop se stationne sur le parking d'un supermarché proche du centre-ville auxerrois. Une centaine d'ultras en descend, se rend dans les bars du coin. La police est alertée, patrouille et il est alors décidé de rediriger le groupe, dans le calme, vers le parking afin d'acheminer les véhicules et ses passagers, à pied, jusqu'au terrain de camping attenant au secteur visiteur.

Canette contre LBD
L'escorte, à faible allure, prévoit de contourner la route de Vaux, histoire d'éviter tout risque de heurts avec des fans locaux. Sauf qu'une moitié du groupe rennais dévie de la trajectoire initiale. Un policier se positionne devant eux et les invite à faire demi-tour. Un supporter exprime son refus de manière véhémente, par le geste - mouvements de bras - et la parole ("fils de pute"). Une canette de bière atteint le haut du crâne du policier, qui riposte par un tir de LBD touchant le supporter précité au torse, projeté vers l'arrière et porté dans un minibus. Les forces de l'ordre font usage de gaz lacrymo et de grenades de désencerclement. Un épais nuage de fumée se forme. L'agitation perdure.

Le même policier est ensuite crocheté, mis au sol et frappé par de nombreux supporters à la tête. Il se met en boule. Bouche en sang, fracture du nez. Dix jours d'ITT. La sortie des armes de poing permettra l'éloignement des assaillants et les deux prévenus seront interpellés plus tard, l'un, fortement alcoolisé, en début de match et l'autre le lendemain. Trois jours plus tard, les voilà debout dans le box, entre deux agents pénitentiaires et face aux trois policiers assis en rang.

"J'ai suivi la foule, je me suis retrouvé à l'avant et j'ai fait l'erreur stupide de provoquer bêtement"

Un des deux prévenus

Brun et barbu, la mine fermée, en bas de survêtement, le premier, celui qui a refusé de faire demi-tour, reconnaît avoir été "provocateur" et insultant. "Avec l'alcool, il y a eu des incivilités malpropres. Cela ne me ressemble pas. J'ai suivi la foule, je me suis retrouvé à l'avant et j'ai fait l'erreur stupide de provoquer bêtement." En revanche, il nie avoir jeté la canette et menacé de mort le policier. "J'étais sonné, désorienté", se défend-il, sûr de lui.

Le second, mince, crâne rasé et pull foncé, est davantage marqué et soucieux. Il l'assure néanmoins : "J'étais très lucide, pas alcoolisé, et il n'y a pas eu de provocation de ma part avant le tir de LBD. Ensuite, je vois le policier reculer en essayant de recharger et pas mal de personnes vont vers lui par énervement. Un fourgon arrive, je le contourne, mais je ne mets pas de coups. Je tire un gars et je suis touché à la main par un tir. Jamais je n'ai frappé un policier." Aucune caméra n'a filmé les scènes.

En face, les trois policiers, eux, sont formels. "Sans l'intervention rapide de mes collègues, je ne serais peut-être pas devant vous, soupire la victime principale, habituée au maintien de l'ordre en jour de match et ancien CRS. J'ai entendu un gars dire : ''Arrêtez, si vous continuez vous allez le tuer''. En légitime défense, je décide de l'impacter. C'est la première fois que je subis cela. Quand on se dissimule le visage, quand on porte des chaussures de sécurité, on ne vient pas voir un match mais en découdre. C'était très violent et organisé."

Une nuit en prison
"Ces deux-là étaient les instigateurs, je persiste et signe", appuie son voisin. Le troisième policier : "J'ai vu mon collègue inanimé, sans le distinguer au milieu de toutes ces jambes". L'intéressé a toujours le visage amoché et des douleurs persistantes à la barre. "Pour moi, ce sont des lâches, des pleutres. Des gens comme cela salissent tout", assène son avocat, Me David Kahn. "Il faut arrêter de se cacher derrière l'effet de groupe", ajoute Claire Dereusme au nom du parquet.

Les coprévenus n'ont toutefois pas vraiment le profil ni l'allure des hooligans décrits. L'un est ingénieur électrique depuis trois ans, l'autre paysagiste depuis sept ans et chef d'équipe. Les yeux embués et la voix tremblotante, tous deux expriment leurs excuses et leurs regrets. "Depuis dimanche, c'est un cauchemar, souffle le premier. Je me mets à sa place (de la victime principale), ce n'est pas normal. Ce n'est pas l'image que j'ai envie de donner d'un supporter. J'ai beaucoup trop à perdre." Et le second de le rejoindre : "Je n'avais jamais mis les pieds dans une prison, c'est vraiment un choc. J'ai passé la pire nuit de ma vie." Ils se prennent tour à tour la tête entre leurs mains à l'annonce des réquisitions du parquet qui souhaitait un maintien en détention (mais des peines inférieures à celles prononcées).

Leur conseil, Me Florian Grigis, clame que "ce dossier est grave et personne ne peut le nier". "Mais on vous demande, aujourd'hui, de condamner des sauvages (terme utilisé par Retailleau). Or, je n'ai pas des sauvages derrière moi, même si le box peut les apparenter à des animaux, tonne-t-il. Le sauvage ne pleure pas, ne regrette pas, n'est pas aussi stable dans sa vie. Ils n'ont pas leur place ici et eux non plus n'ont pas de raison de mentir. Cela aurait pu être évité. L'usage de l'arme était-il strictement nécessaire ? Vous voyez quelqu'un tomber à vos côtés après avoir pris un impact, bien sûr que vous intervenez. Vous les voyez, vous, là, les meneurs, qui se retiennent de chialer ?" Les deux clients fondent en larmes derrière lui. "La conscience demande de ne pas les faire payer pour tous les autres. Leurs yeux ne sont pas ceux de quelqu'un qui a des remords, mais qui peut voir sa vie basculer pour quelque chose qu'il n'a pas fait." Menottés une dernière fois, ses clients sont repassés par la prison pour récupérer leurs affaires, avant de regagner la Bretagne.

Le SRFC condamne les actes de violence inadmissibles signalés en amont de la rencontre AJA / SRFC

Dimanche après-midi, en marge de la rencontre AJ Auxerre / Stade Rennais F.C., des heurts ont impliqué des supporters rennais et causé des blessures à un policier qui exerçait sa fonction.

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En ce début de semaine, le club a sollicité puis rencontré les autorités concernées et des supporters présents au Stade Abbé Deschamps.

En attendant les conclusions finales de l’enquête, le Stade Rennais F.C. condamne avec la plus grande fermeté ces actes de violence et tient à apporter son soutien entier au policier blessé.

Ces faits inadmissibles vont à l’encontre des valeurs du sport en général et de celles véhiculées par le Stade Rennais F.C., à savoir le respect des institutions, l’esprit sportif ou encore la vie en citoyenneté.

La piste Habib Beye prend de l’ampleur

 

Julien Stéphan est à l’heure actuelle toujours l’entraîneur du Stade Rennais mais pour combien de temps encore ? Les heures du Breton sont comptées depuis la gifle reçue à Auxerre dimanche (4-0). La piste préférée de Frederic Massara se dirigeait jusque-là vers Rudi Garcia mais elle semble s’être refroidie ces dernières heures. L’ancien coach de Lille, de l’OM et de l’OL ne serait pas si intéressé par le projet.

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Le nom de Sergio Conceiçao est aussi une possibilité, comme nous l’affirmions plus tôt dans la journée. Le Portugais est libre mais cette fois, ce sont les prétentions salariales de l’ancien technicien de Porto qui pose problème. D’après RMC, le profil d’Habib Beye commence prendre de l’envergure. Il a l’avantage d’être libre et pourrait être accompagné de Mathieu Le Scornet. Ce dernier est déjà passé par Rennes pour avoir été un adjoint de Julien Stéphan.

Après Garcia et Tudor, Sampaoli dans le viseur ?

Après la lourde défaite le week-end dernier sur la pelouse d'Auxerre (4-0), l'entraîneur de Rennes, Julien Stéphan, serait sur la sellette. Pour le remplacer, le club breton aurait déjà sa petite idée.

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Le changement s'approche pour le Stade Rennais. Après une lourde défaite le week-end dernier sur la pelouse d'Auxerre (4-0) lors de la 10e journée du championnat de Ligue 1, l'entraîneur Julien Stéphan semble être sur le chemin de la sortie. Selon L'Équipe, le club breton aurait déjà identifié plusieurs profils de coachs intéressants pour insuffler une nouvelle dynamique à l'équipe. Après Igor Tudor et Rudi Garcia, c'est au tour de Jorge Sampaoli de figurer sur la liste des candidats. Le club semble privilégier des techniciens ayant un passé à l'Olympique de Marseille, un choix logique pour Rennes, qui souhaiterait s'appuyer sur un entraîneur bien implanté en Ligue 1. Par ailleurs, le coach argentin semblerait intéressé par un retour en Ligue 1. Affaire à suivre... En attendant, Rennes retrouvera le championnat dès dimanche (17h) à domicile, face à Toulouse, lors de la 11e journée.

Dans le jeu, des expérimentations multiples et des échecs répétés

La claque subie par le Stade Rennais à Auxerre (4-0) est la suite presque logique d’un début de saison raté aussi bien dans les résultats que dans le contenu. Les systèmes testés par Julien Stéphan se sont multipliés, tout comme le roulement entre les joueurs sur la plupart des postes, avec la même inefficacité.

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En 4-3-3, ça ne marche pas mieux

Il y a dix jours, c’était le dernier levier que tout le monde espérait voir actionné : la fin d’un système à trois défenseurs qui avait affiché toutes ses limites, notamment techniques. La fin de match à Brest, où Julien Stéphan avait décidé de renverser la table, semblait source de promesses avec le dynamisme des entrants et une ambition enfin affichée.

Les deux matches qui ont suivi font dire aujourd’hui qu’il n’y a plus de solution toute trouvée à sortir du chapeau. Malgré une formule très offensive lancée contre Le Havre, Rennes a eu toutes les peines du monde à forcer le verrou normand, en ayant à chaque fois plus de 60 % de possession du ballon (ses deux seules fois de la saison). Dimanche à Auxerre, dans une configuration quasiment identique devant (seul Kamara a remplacé Gronbaek dans le onze de départ), il a fini avec un total famélique de sept tirs tentés pour quatre cadrés.

En dix journées, Julien Stéphan et son staff ont donc changé quatre fois de système : 4-4-2 en losange pour commencer, puis 4-4-2 à plat avec Matusiwa et Kamara à Reims, 3-4-3 pendant cinq matches, et donc 4-3-3 depuis Le Havre.

Les joueurs rentrent et sortent

Aucune formule collective n’a donné satisfaction pour le moment, mais on peut en dire de même des individualités. Qui apparaît actuellement comme un élément indispensable dans l’effectif actuel ?

Dans les faits, seuls Steve Mandanda et Ludovic Blas ont démarré tous les matches jusqu’ici. Arnaud Kalimuendo les aurait probablement rejoints sans sa participation aux Jeux olympiques avec l’équipe de France cet été. Le gardien et capitaine, qui n’affiche que 61 % d’arrêts depuis le début de la saison (18e de Ligue 1), doit surtout son statut à l’absence d’un n° 1 bis décrété comme tel à son poste.

En revanche, Ludovic Blas est peut-être la seule satisfaction constante depuis trois mois, avec Alidu Seidu (suspendu dimanche). L’ancien Nantais reste le meilleur buteur et passeur du SRFC (trois buts et deux passes décisives) et le principal dépositaire du jeu (1er de L1 au nombre d’actions menant à un tir, 5e au nombre de tirs cadrés).

Pour le reste, 17 joueurs ont été titulaires au moins une fois (plus Benjamin Bourigeaud en août avant son départ). Parmi les recrues, si Jota et Andrés Gomez ont été trop peu vus à l’œuvre pour se faire une opinion définie, les autres (Hans Hateboer, Leo Ostigard, Glen Kamara, Albert Gronbaek) commencent à susciter des critiques, alors que la mi-temps de Mikayil Faye à Auxerre a calmé les ardeurs autour du jeune Sénégalais.

Jota enfin prêt à démarrer son histoire rennaise

Recruté cet été pour huit millions d’euros à Al-Ittihad, le portugais Jota est le gros coup du mercato « Rouge et Noir ». Pourtant, le milieu offensif n’a que très rarement eu l’occasion de s’exprimer, la faute à une blessure contractée contre Montpellier courant septembre. Les résultats n’aidant pas, l’impatience monte pour l’un des dépositaires annoncés du jeu rennais, enfin buteur à Brest.

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Une éclosion en Écosse
De son nom complet João Pedro Neves Filipe, l’ailier portugais, plus couramment appelé Jota, fait ses gammes au Benfica Lisbonne, son club formateur. Un développement linéaire qui l’emmène finalement jusqu’à l’équipe première des Aigles à l’aube de saison 2019-2020. Avec la formation lisboète, il remporte rapidement son premier trophée en rentrant dans les derniers instants de la Supercoupe du Portugal face au Sporting (5-0).

La même année, il parvient même à goûter aux joutes européennes (Europa League et Champions League), mais sans s’imposer comme un titulaire indiscutable, grattant des minutes à droite, à gauche. Jeune et encore tendre, l’espoir du Benfica part s’aguerrir en Liga avec un prêt au Real Valladolid. Un premier prêt qui en appelle un autre, cette fois-ci beaucoup plus loin de sa terre natale, en Écosse, au Celtic Glasgow. D’abord prêté et au terme d’une première saison probante, le Celtic lève l’option d’achat s’élevant aux alentours de 6 millions d’euros.

Deux saisons en Écosse qui lui valent une chanson mais surtout la réputation d’un joueur virevoltant et spectaculaire, en plus d’être décisif. Toutes compétitions confondues, il dispute 83 matchs chez les « Bhoys » pour 28 buts et 26 passes décisives. En coupe d’Europe, il se distingue notamment en inscrivant un coup-franc direct face au Real Madrid au stade Santiago Bernabeu. Survient alors Al-Ittihad, désireux de frapper un nouveau gros coup sur le marché des transferts…

J’ai beaucoup appris de cette situation (en arabie saoudite)
Voici donc le chouchou du Celtic aux côtés de Fabinho, N’Golo Kanté, Karim Benzema, Moussa Diaby ou encore Houssem Aouar à l’été 2023 pour un transfert avoisinant les 30 millions d’euros ! Il fallait au moins ça pour convaincre le club catholique de Glasgow de lâcher sa pépite. Pourtant, l’aventure tourne au fiasco.

Rapidement placardisé, en raison de la limite de joueurs extra-communautaires pouvant être alignés par la formation saoudienne, l’ailier joue très peu (25 matchs toutes compétitions confondues pour seulement 5 buts et 1 passe décisive). Difficile de s’épanouir dans ces conditions… Pas rancunier, Jota préfère garder le positif de son aventure saoudienne.

Un point évoqué lors de sa présentation à Rennes : « Comme dans n’importe quelle profession, il y a des choses qui ne se passent pas vraiment comme prévu. Ça arrive, c’est la vie. Personnellement, je suis bien avec cette situation et je suis en paix. Je pense que j’ai beaucoup appris de cette situation l’année dernière et je n’ai pas de regrets. Je suis fier et ça a fait la personne que je suis aujourd’hui. Peut-être que je n’aurais pas été là si je n’avais pas eu cette situation. Il y a eu des bons et des mauvais moments, mais encore une fois, sans regret ».

J’aime me voir comme un joueur créatif
Une opportunité de marché que ne laisse pas passer le nouveau directeur sportif Frederic Massara qui, après avoir été surpris dans un premier temps, va ensuite forcer le destin auprès de l’agent du joueur : « Je le rappelais trois fois par jour », déclarait-il chez nos confrères de Ouest-France. Une opportunité sportive, mais aussi financière, avec un transfert estimé à huit millions d’euros, bien loin de ce qu’avait dépensé Al-Ittihad pour l’enrôler.

Sous contrat avec les Rouge et Noir jusqu’en 2027, le Portugais a encore un petit peu de temps devant lui, mais le Stade Rennais a-t-il vraiment le temps pour la patience ? À la peine en championnat, le SRFC n’a toujours pas réglé ses problèmes défensifs et ne semble pas en mesure, pour l’instant, de compenser par un secteur offensif efficace. Un jeu peu emballant qui fait monter l’impatience autour du retour de Jota, créateur dont manque cruellement Rennes à l’heure actuelle.

« J’aime me voir comme un joueur créatif, faire des un contre un, j’aime beaucoup combiner, si possible faire des passes décisives. Je pense que si tout le monde trouve sa propre direction, ça fonctionnera correctement. J’aimerais être comme ça et aider tout le monde afin que l’équipe soit la plus performante possible », expliquait l’intéressé lors de sa présentation. De quoi frustrer encore un peu plus les supporters Rouge et Noir qui rêvent de s’approprier un nouveau chouchou mais surtout, désireux de retrouver du plaisir à voir évoluer une équipe à l’identité encore confuse.

Au Stade Rennais pour se relancer, mais quand ?
S’il ne doit pas être attendu comme le messie guérissant tous les maux rennais, Jota se doit d’être une solution pour Julien Stéphan, toujours en quête de la bonne formule. Le technicien rennais ne tarit pas d’éloges sur son joueur : « Il a une subtilité sur le jeu largement au-dessus de la moyenne et il peut jouer sur les deux côtés. Il a beaucoup de finesse technique sur sa première touche, sur le jeu combiné, et il est aussi subtil dans les vingt derniers mètres.

Il ne se trompe pas beaucoup dans les vingt derniers mètres. Ça va être un joueur très intéressant pour nous quand nous arriverons physiquement à l’avoir à 100%. Il est brillant intellectuellement, il maîtrise déjà plusieurs langues, c’est très câblé là-haut, ça tourne vite. C’est quelqu’un humainement et footballistiquement de très intéressant. »

Jota a depuis rejoué et marqué, de façon peu orthodoxe à Brest
Ses premiers pas face à Montpellier ont été prometteurs, passant même proche d’inscrire son premier but, et ses quelques « grigris » sur le côté ont fait frissonner le Roazhon Park, en cure d’austérité en la matière depuis (trop) longtemps. Stoppé par sa blessure contre Montpellier, Jota a depuis rejoué et marqué, de façon peu orthodoxe à Brest, mais doit maintenant s’adapter à ce nouveau championnat et retrouver du rythme, tout en trouvant sa vraie position.

La question est complexe mais de son adaptation et son utilisation, pertinente et impactante si possible, dépendra probablement la qualité de la future animation offensive rennaise. Conséquence directe probable, le redressement espéré du Stade Rennais qui passera probablement en partie par lui. Le plus tôt serait le mieux, pout tout le monde, du principal intéressé aux supporters en passant par ses coéquipiers et le coach. Le propre de tout grand joueur ou joueur dit de « classe mondiale » est de devoir affronter et gérer la pression sans sourcilier : le défi est désormais posé pour Jota et l’histoire prête à enfin démarrer.

Un policier blessé après une échauffourée avec des supporters

Environ une heure avant que les Auxerrois infligent une fessée à Rennes ce dimanche (4-0), une rixe entre les supporters bretons et les forces de l’ordre a éclaté aux abords du stade l’Abbé-Deschamps. Les policiers ont contré la dizaine de supporters rennais en utilisant des gaz lacrymogènes pour les disperser, d’après les informations de L’Yonne Républicaine.

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Lors de l’affrontement, un policier est tombé au sol et a été blessé, ajoute le journal après la rencontre. Au total, trois suspects ont été arrêtés. "Si les faits sont avérés, ce genre de comportements inacceptables mérite la plus exemplaire des sanctions, ajoute Bruno Retailleau sur son compte X, affirmant son soutien aux"policiers mobilisés chaque weekend pour sécuriser des matchs qui ne devraient être rien d’autre que du sport et qui voient des sauvages se déchaîner sans état d’âme."

Multipropriété de clubs : l’autre grande bataille du Sénat pour nettoyer le foot français

Le Sénat a proposé un nombre de 35 recommandations pour améliorer le football français, en proie à de grosses difficultés économiques. Parmi les inquiétudes pointées du doigt par les deux sénateurs Laurent Lafont et Michel Savin, le cas des multipropriétés a fait l’objet d’une importante enquête dans le rapport d’information délivré.
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Après plusieurs mois à analyser les modalités de gestion du football professionnel français depuis l’affaire Mediapro, les sénateurs Laurent Lafon (président de la commission) et Michel Savin (rapporteur) ont rendu la conclusion de leur enquête intitulée « Football-Business : Stop ou Encore ? » au cours d’une grande conférence de presse au Sénat, à laquelle la rédaction de Foot Mercato a été invitée. Cette grande mission d’information sur l’intervention des fonds d’investissement dans le football professionnel français a été l’occasion de revenir sur une large panoplie de sujets gravitant autour d’un écosystème qui part à la dérive. À l’issue de cette mission sénatoriale, le rapporteur Michel Savin a dressé une liste de 35 recommandations en vue d’améliorer la gouvernance et de renforcer la régulation du secteur du football français. Des propositions qui ont été validées à l’unanimité par le Sénat lors d’un vote plus tôt dans la semaine et qui a pour objectif d’ouvrir la voie à des évolutions concrètes : « La mission est attachée à ce modèle français qui met l’accent sur la solidarité et sur la redistribution, tout en garantissant des compétitions équitables et attractives jusqu’au plus haut niveau », explique le rapport dans son introduction.

Au milieu des autres débats mis en lumière tels que la mauvaise gestion économique de la Ligue de football professionnel (LFP), le fiasco lié à la négociation des droits TV ou encore les nombreux conflits d’intérêt impliquant plusieurs acteurs du secteur, le rapport d’information n°87 du Sénat fait au nom de la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport, que la rédaction de Foot Mercato a pu se procurer, pointe du doigt un autre phénomène grandissant au sein du football français, celui de la multipropriété des clubs qui devient légion ces dernières années : « Compte tenu des difficultés que va engendrer la baisse des droits pour les clubs français et en l’absence de nouvelle « solution-miracle », le risque existe de voir des propriétaires mettre la clef sous la porte, au profit de fonds d’investissement internationaux. Ces investisseurs apportent des capitaux indispensables pour financer un sport de plus en plus coûteux, mais ils n’ont pas vocation à s’attacher à long terme à un club ni à s’implanter dans un territoire », pouvons-nous lire en introduction page 7 du rapport d’information. Le Sénat est prêt à prendre le taureau par les cornes.

Un essor explosif incontrôlable dans le foot français
Le 35e et dernière recommandation de ce rapport d’information concerne donc bien la multipropriété. Le Sénat invite notamment le football français à "mieux limiter et contrôler la multipropriété en lien avec l’UEFA et la FIFA pour préserver l’équité des compétitions sportives et protéger le modèle sportif européen". : « Je pense qu’effectivement, sur la multipropriété, il faut regarder le phénomène en l’analysant finement. Il ne faut pas forcément avoir une opinion tranchée dans un sens ou dans un autre, mais bien mesurer les conséquences. Ce qui paraît aussi important, c’est de conserver un modèle dans lequel il y a plusieurs types de propriétaires. Citer les multipropriétés, ces grands fonds d’investissement qui possèdent différents clubs en Europe, il y a aussi encore, en France et heureusement des clubs qui sont la propriété de personnes qui ont réussi au point du professionnel et qui, parce qu’ils ont un attachement au club ou au territoire dans son tissu de ces clubs, investissent leur argent personnel dans ces clubs », nous a confié le sénateur Laurent Lafon, président du rapport. En 2023, 37 des 96 clubs des ligues majeures de football européennes sont adossés à des investisseurs privés, soit plus d’un tiers. En France, 8 clubs de Ligue 1 étaient sous pavillon étranger.

Les fonds d’investissements liés à des États ont manifesté un fort intérêt pour le football européen ces dernières années. Symbole d’un softpower sportif, le Qatar (PSG), l’Arabie saoudite (Newcastle) ou encore les Émirats arabes unis (Manchester City) sont devenus des acteurs importants dans le secteur. Des investisseurs chinois sont également présents comme à Auxerre en France : « Cette cohabitation des deux systèmes nous paraît extrêmement importante et on voit bien qu’actuellement, il y a une forme de conflit ou un risque qu’un système prenne le pas sur l’autre et la situation financière inquiétante des clubs issus de la réunification des droits audiovisuels fragilise une série de clubs et principalement en fait la deuxième série. Les clubs qui sont détenus par des familles ou des propriétaires individuels en font quelque part des proies faciles pour des fonds d’investissement, il faut qu’on soit extrêmement vigilants et c’est pour ça qu’on attire l’attention donc c’est pour ça que c’est un des fils conducteurs des propositions de Michel Savin. Attirer l’attention et demander à l’État et à la fédération française de football de s’impliquer davantage dans l’organisation », a poursuivi Laurent Lafont.

Un modèle qui inquiète les dirigeants français
En France, 10 clubs de Ligue 1 sont intégrés dans des structures d’investissement multiclubs, soit la majorité, ainsi que 7 clubs de Ligue 2. On peut notamment citer l’Olympique Lyonnais avec Eagle Football Group, le Toulouse FC avec le fonds Red Bird, l’ESTAC avec le City Football Group, le Red Star avec 777 Partners, l’OGC Nice avec Ineos, le RC Strasbourg de BlueCo. Ces équipes partagent le point commun d’évoluer au sein de groupes possédant d’autres clubs, dont certains pèsent lourd dans le paysage européen (Manchester United, Manchester City, AC Milan…) Cette situation souligne une tendance lourde puisque, d’après l’UEFA, 105 clubs européens de première division, soit 13 % de tous les clubs, entretiennent des relations de propriété croisée avec un ou plusieurs autres clubs : « Cette dernière recommandation fait suite à nos auditions. Plusieurs fois, ce sujet de la multipropriété est arrivé dans la discussion. Plusieurs clubs nous ont manifesté leur inquiétude devant la multiplication de la multipropriété, même des présidents de clubs. Ce sont aussi inquiétés devant ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. Cette recommandation, c’est plutôt de dire à la Fédération et à la Ligue, mettez tout votre poids dans les discussions au niveau européen, parce que ça ne pourra pas se régler à l’échelle uniquement du territoire national », nous explique le rapporteur Michel Savin. L’annonce du rachat prochain du Paris FC par la Famille Arnault en collaboration avec l’antenne foot du groupe Red Bull a été accueillie positivement puisqu’elle annonce une cohabitation entre un système classique local-national et un autre fonctionnement de multipropriété. Ce phénomène de multipropriété amène néanmoins une importante crainte chez les dirigeants des clubs filiales, car ils ont ainsi peur que leurs ressources soient utilisées par de plus gros compétiteurs.

Les clubs français sont rarement leaders dans leur groupe. Le risque est que ces écuries françaises soient considérées comme l’antichambre d’équipes premières : « C’est un débat qui doit se tenir au niveau international, au niveau européen, et c’est pour ça que ces recommandations sont très ciblées, les unes vers la Ligue, d’autres vers la Fédération, vers le ministère, c’est un phénomène où aujourd’hui certains présidents sont très inquiets de ce qui est en train de se développer », a conclu le sénateur Michel Savin. En France, l’article L. 122-7 du Code du sport interdit à une même personne privée de contrôler de manière exclusive ou conjointe plusieurs sociétés sportives d’une même discipline, ou d’exercer une influence notable. Cette interdiction se limite au territoire national et n’interdit donc pas la multipropriété de sociétés sportives, dès lors que seule l’une d’entre elles est rattachée au territoire national. L’UEFA a également mis en place l’article 5 dans son règlement officiel de la Ligue des Champions qui n’a pas toujours été appliquée dans le cadre du Red Bull Leipzig et du Red Bull Salzbourg par le passé, de Manchester City et de Girona cette saison ou encore de l’AC Milan et du Toulouse FC en Ligue Europa la saison passée. Sous la supervision de l’Instance de contrôle financier des clubs (ICFC), ces groupes de multipropriété se doivent de réaliser des changements significatifs en transférant des parts ou en cédant une partie de la gestion sportive, tout en acceptant de ne pas conclure des accords entre les clubs membres du même groupe et de ne pas utiliser la base de données des autres clubs filiales pour les transferts.

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