Rendue à la ville de Rennes durant l’été, l’étude commandée par cette dernière confirme qu’il est possible de créer 13 000 places supplémentaires au Roazhon park, pour une jauge totale de 42 000 places. De quoi concurrencer le projet du riche propriétaire du club, François Pinault.
Il serait donc bien possible, techniquement, de créer 13 000 nouvelles places au Roazhon park, l’enceinte du Stade Rennais située route de Lorient, à Rennes, soit une jauge globale de 42 000 spectateurs. Selon nos informations, l’étude commandée par la Ville, propriétaire du stade, le confirmerait.
Il s’agit bien de rehausser la tribune Vilaine (côté nord, le long du fleuve) au-dessus des loges et de la reculer. Ce qui permettrait de créer jusqu’à 13 000 places supplémentaires et de nouvelles loges, sans toucher notamment aux vestiaires qui se trouvent en rez-de-chaussée.
La Ville en discussion avec le club
Si l’on n’est pas aux 45 000 places du projet d’Arena Pinault, la demande initiale du club de 10 000 places supplémentaires est possible. Depuis quelques semaines, la Ville serait en discussion avec ce dernier à ce sujet. Mais l’actualité mouvementée depuis la rentrée au Stade Rennais n’est pas propice. Et la famille Pinault, elle, resterait très attachée à son projet.
Rembobinage. À l’été 2023, le Stade Rennais est au zénith, et le Roazhon Park affiche quasi systématiquement complet. Frustrant pour de nombreux supporters comme pour le club, obligé de limiter à 16 000 le nombre d’abonnés. « 29 000 spectateurs c’est trop peu, d’autant plus dans une région où la démographie est aussi dynamique », argue le président du club d’alors, Olivier Cloarec. Pour qui, « si on veut faire grandir le club, on est obligé d’avoir une réflexion autour de cette jauge. » Il évoque « un aménagement » permettant 10 000 places supplémentaires.
Boutiques, restaurants, concerts géants
Une hypothèse que la mairie balaye dans un premier temps, dans la mesure où elle a déjà réalisé pour 35 millions d’euros d’agrandissement il y a tout juste vingt ans. Que la maire socialiste, Nathalie Appéré, finit cependant par envisager en septembre : « Nous allons continuer à travailler sur le projet d’extension, pour voir si des choses sont possibles. » Mais une chose est sûre, « l’avenir du Stade Rennais se construit au Roazhon Park. »
En coulisses, elle vient d’apprendre que le propriétaire du club, le milliardaire breton François Pinault, a dans l’idée de construire à ses frais une nouvelle enceinte et ce, à quelques centaines de mètres de l’actuelle, de l’autre côté de la rocade. Plus qu’un stade, une Arena de 45 000 places, à l’image du Groupama Stadium de Lyon avec des boutiques, restaurants et potentiellement des concerts géants.
Des sources de revenus supplémentaires s’ajoutant à celles de la billetterie. Pas anodin pour un football français en pleine crise financière. Et des fonds pour pouvoir recruter des joueurs de haut niveau, tout en se conformant à la règle du fair-play financier qui impose aux clubs européens d’équilibrer leurs dépenses et leurs recettes.
Période mouvementée au Stade Rennais
Seulement voilà : depuis l’été, le ciel est instable au-dessus du Stade Rennais. Départ du président du conseil d’administration Jacques Delanoë, puis le limogeage du président Olivier Cloarec et de l’entraîneur Julien Stephan, sans compter les récents résultats de l’équipe, plus que mitigés… Non seulement le projet de nouveau stade a dû passer au second plan, mais il est aussi concurrencé par cette étude d’un cabinet rendue à la Ville au début de l’été.
Si une extension du Roazhon Park est techniquement envisageable, se pose cependant l’épineuse question de son financement. La Ville de Rennes rembourse toujours les 35 millions d’euros déboursés pour son stade en 2002. Le club, locataire, n’a de son côté aucun intérêt à mettre la main au portefeuille. Un tel agrandissement pourrait en effet avoisiner les 100 millions d’euros, une somme d’autant plus considérable en période de vaches maigres pour les collectivités.
Une extension à 100 millions ?
Enfin, l’option de l’agrandissement pourrait nécessiter deux ans de travaux, soit deux saisons à jauge réduite. Sans compter que le temps d’une prise de décision, de l’obtention d’un permis de construire et d’éventuels recours, avant même la période de travaux, il est difficilement envisageable que le Stade Rennais puisse jouer devant 42 000 spectateurs avant, au mieux, 2028.