Annoncé ce lundi soir officiellement nouveau coach du Stade Rennais et présenté ce mardi à la presse, à l’heure du déjeuner, Jorge Sampaoli a mis les petits plats dans les grands n’évitant aucune question et annonçant clairement la couleur. Une voix douce contrastant avec une détermination teintée d’exigence à laquelle les joueurs vont devoir répondre au plus vite.
Son choix de relever le challenge rennais.
"Je suis reconnaissant d’avoir eu cette opportunité, qu’on m’ait appelé pour relever ce défi. Nous sommes dans une situation loin d’être idéale qu’il va falloir résoudre. Ni la ville, ni le club, ni les propriétaires, ni les supporters ne méritent cette situation. C’est une nouvelle étape qui s’ouvre et qui va nécessiter beaucoup de travail. J’ai accepté car Rennes un grand club, qui me donne la possibilité de développer un projet. Celui-ci est constructif, dans un pays que je connais, que j’aime.
C’est la notion de projet qui m’a plu. Si j’ai eu envie de rentrer en Argentine après le match contre Toulouse ? Non, non, je suis enthousiaste d’être là, c’est un beau défi à relever. Avec mon staff, nous avons déjà analysé l’équipe, avons regardé plusieurs matchs en amont et nous avons déjà une connaissance des joueurs en place. On va avoir le temps de développer l’idée de football que j’ai appris par le passé.»
La priorité du moment.
"Dans un moment de crise, il faut bien situer où en est l’équipe. Elle souffre car elle n’atteint pas les objectifs. L’idée est de transformer cette souffrance en sécurité. Il faut transformer le groupe pour qu’il se sente à l’aise sur le terrain. Dans un premier temps, je souhaite connaitre tout le monde, l’objectif sera porté sur l’organisation, pouvoir développer une identité, une culture de jeu. Ensuite, il va falloir récupérer de la confiance pour les joueurs.
Premièrement, je compte comprendre quel est le problème réel de cette équipe puis progressivement, faire en sorte que l’équipe se transforme et devienne protagoniste. Mais il faut que le développement soit progressif si nous voulons obtenir des résultats. Le défi principal reste de rétablir la confiance, le mental.»
Le niveau de la Ligue 1.
"Je suis un vrai admirateur de la Ligue 1. Après Marseille, j’ai continué à regarder. J’aime comment les équipes fonctionnent en transition. Les meilleurs joueurs du monde sont fournis par la France et le Brésil, il y a tout le temps de très bons jeunes qui sortent de France. J’avais beaucoup apprécié mon passage à l’OM.
Quand nous étions venus ici à Rennes, l’équipe était dans un autre état. J’avais senti la ferveur et l’enthousiasme des gens. A l’époque, nous n’avions pas passé un très bon après-midi ici (rires)."
Un timing délicat ?
"Nous avons débuté ce lundi et avec tous les internationaux qui ne sont pas là, certes, ce n’est peut-être pas l’idéal, ça va le retarder un peu la prise de connaissance et le début de l’aventure pour ceux qui ne sont pas là. Mais on va pouvoir travailler avec ceux qui sont là.»
L’objectif Europe.
"Terminer dans les 5 alors que nous sommes pour le moment treizièmes ? Ça peut être mon désir, mais la réalité est que cette équipe doit redevenir une équipe, qui puisse fonctionner en compétition. Nous verrons plus tard pour les autres ambitions. On doit faire des progrès dans l’organisation, dans le collectif."
Réellement volcanique et capable d’excès ?
"J’aimerais que ce soit une caricature (rires) mais non. Je suis comme ça, c’est ma manière de vivre le foot, de manière excessive, mais je ne veux pas perdre et c’est sans doute aussi ma manière de transmettre cela."
Le contraste Sampaoli-Stade Rennais
"L’idée maitresse est que l’équipe arrive à susciter des émotions. Et que ce changement d’émotions nous amène plus tard à atteindre l’Europe. Mais je ne veux pas que cette équipe change à cause de moi.»
Mercato à venir
"On parle beaucoup avec le président et le directeur sportif, des besoins actuels et futurs pour changer l’histoire et avoir une équipe plus ambitieuse et conforme à l’image du Stade rennais. Oui, nous avons eu des discussions et l’assurance que des choses pourront être faites en ce sens.»
Amour ou sévérité ?
"Il va falloir déjà rétablir la confiance, transformer l’insécurité en sécurité. Certains vont peut-être avoir besoin de plus de proximité quand d’autres vont devoir prendre les choses avec plus de discernement pour que l’on sorte de cette situation.
Quand elle sera meilleure, c’est avec beaucoup d’énergie, de sentiments et d’engagement que l’on va pouvoir changer les choses. Les joueurs doivent pouvoir comprendre qu’au-delà des sentiments de leurs coachs, c’est à eux de prendre conscience de ce qui se passe.»
Steve Mandanda en danger ?
"Non, j’ai de bonnes relations avec lui ce même si il n’avait pas été titulaire avec moi à Marseille. J’ai toujours eu une relation directe et franche avec lui. Il en sera de même ici et cette relation va contribuer à nous sortir de cet écueil.»
Un coach instable, insatiable? Arrivé pour durer ?
"Je ne sais pas pourquoi je ne reste pas longtemps dans les clubs où j’ai été nommé. Ou peut-être que mon niveau d’exigence devient souvent trop ambitieux par rapport aux exigences des clubs et je prends conscience qu’elles sont inatteignables.
Je dois m’améliorer là-dessus. J’aimerais m’inscrire dans le temps avec l’objectif personnel de réduire mes ambitions démesurées pour pouvoir rester plus longtemps ici.»