Le coach argentin Jorge Sampaoli, qui doit s’engager ce lundi 11 novembre jusqu’en 2026 avec le Stade Rennais, était dans les tribunes du Roazhon Park lors de la nouvelle débâcle contre Toulouse (0-2) dimanche 10 novembre. Il a pu mesurer l’ampleur du chantier... Que va-t-il pouvoir faire de cet effectif, alors que le mercato d’hiver démarrera dans moins de deux mois ?
Il était arrivé ce dimanche avec son petit blouson en cuir, deux minutes avant le coup d’envoi, dans un van noir aux vitres teintées, en droite ligne de Paris où son avion du Brésil avait atterri plus tôt dans la journée.
Quelques minutes plus tôt, ses trois adjoints, qui doivent aussi s’engager avec le SRFC, l’avaient précédé. Assis dans la tribune officielle du Roazhon Park, entre le président Arnaud Pouille et le directeur sportif Frederic Massara, Jorge Sampaoli a donc assisté à ça. On veut dire, cette prestation épouvantable de ce Stade Rennais dont on ne pensait pas qu’il continuerait de creuser de cette manière.
Sauf peut-être s’il décide subitement de changer d’avis et de repartir illico en Amérique du Sud, trop effrayé par ce spectacle, l’entraîneur argentin (64 ans) doit normalement s’engager ce lundi 11 novembre jusqu’en 2026 avec le club breton.
"Ce n’est pas encore finalisé", s’était empressé de déclarer Frederic Massara avant la rencontre contre Toulouse. Les modalités du contrat sont prêtes, ne resterait, a priori, plus que de l’administratif à régler. La présentation médiatique de l’ex-coach de Flamengo devrait intervenir ce mardi 12 novembre.
Il en a connu d’autres, des crises…
Sampaoli en a vu d’autres, des situations comme celle-ci, dans les nombreux clubs qu’il a déjà entraînés. L’OM, par exemple, était en crise il y a trois ans quand il avait débarqué en plein Covid sur la Canebière.
Plus récemment, sa deuxième (courte) expérience au Séville FC fut celle d’un pompier de service pour une équipe menacée de relégation, et il avait été limogé cinq mois plus tard sans avoir réussi à réellement redresser la barre.
"El Pelado" (le chauve) n’a plus l’âge de se faire des cheveux blancs, même si l’état actuel de sa future équipe pourrait le mériter. Durant 90 minutes, le plus stoïque possible, il a observé cette déliquescence collective, se disant peut-être aussi que sa future action ne pourra être que positive, vu le point de départ.
Dès cette semaine à la Piverdière, il va devoir commencer à jouer les docteurs avec les joueurs présents, sans les internationaux puisque c’est la trêve, ce qui ne va pas faciliter non plus sa tâche.
Il risque de les faire courir et de les faire suer, vu le boulot en perspective pour tenter de commencer à remettre à l’endroit cette équipe qui n’en est pas une en l’état.
Le mercato d’hiver va déjà être un sujet brûlant
La question est de savoir, évidemment, ce qu’il va pouvoir faire de l’effectif tel qu’il est actuellement, plombé par des déséquilibres et des faiblesses autant techniques que mentales, même si les joueurs continuent d’assurer qu’il y a de la qualité dans ce vestiaire.
Il y en a forcément plus que ce qui nous a été donné de voir face à Toulouse. Mais plus les matches passent, plus on se dit qu’il en manque quand même pas mal.
Le thème du mercato d’hiver aurait déjà été abordé avec Frederic Massara et Arnaud Pouille lors de son entretien d’embauche, avec, a priori, des points d’accord déjà émergents.
Il vaudrait mieux, car on sait l’Argentin capable de dégoupiller si on ne l’écoute pas suffisamment à son goût. Et on ne peut pas exclure, non plus, que la rencontre de ce dimanche lui ait donné envie d’ajuster ses demandes à la hausse.
C’est triste à dire après un mercato d’été à plus de 25 mouvements (et 80 M€ dépensés), mais des corrections semblent déjà indispensables.
Ce sera l’un des enjeux des prochaines semaines dans les bureaux du club. En attendant, sur le terrain, Sampaoli en est maintenant certain, si ce n’était pas encore tout à fait le cas avant : le chantier est immense.