Le Stade Rennais, qui vit son pire début de saison depuis vingt-deux ans, ne peut que constater les limites de l’effectif tel qu’il l’a reconstruit cet été, et il va tenter de corriger plusieurs déséquilibres dès le mercato d’hiver. Dans quelle proportion, sachant qu’il faudra aussi des départs en parallèle ?
On peut donc opérer un vaste remue-ménage au mercato d’été, gérer la bagatelle d’une trentaine de mouvements, et prévoir de changer encore cinq mois plus tard, au mercato d’hiver.
Le Stade Rennais en est là, fin novembre. À constater les dégâts, à regarder et analyser ses erreurs, après son pire début de saison depuis vingt-deux ans. La défaite à Lille dimanche n’est pas une surprise. Simplement la confirmation de ses limites, que Jorge Sampaoli ne pourra probablement pas toutes masquer, même avec le soutien du temps.
C’était le risque encouru, vu que tous les joueurs à plus-value (Désiré Doué, Terrier, Bourigeaud, Le Fée, même peut-être Guéla Doué, Rieder ou Belocian auraient pu être utiles dans le contexte actuel) sont partis, qu’ils ont été remplacés par une cohorte de joueurs étrangers sans connaissance de la L1, dans un projet global difficile à lire.
Julien Stéphan a eu sa part de responsabilités aussi dans ce mauvais mécanisme. Et au-delà de la valeur intrinsèque d’untel ou untel, c’est l’amalgame et les complémentarités pour former une véritable équipe qui ont posé problème jusqu’ici.
Un drôle d’héritage pour Sampaoli
Arrivé il y a quinze jours, Sampaoli hérite d’un étrange bébé. On peut en dire autant pour le président Arnaud Pouille, arrivé le 10 octobre. Frederic Massara, le directeur sportif déjà critiqué, n’a que six mois de présence. Et tout ce beau monde doit se poser pour essayer de prendre cette fois les bonnes décisions. C’est ce qu’ils font en ce moment, avec l’idée d’un rééquilibrage de l’effectif, déjà posé sur la table au moment des négociations pour faire signer Sampaoli.
L’Argentin a besoin de travailler avec des profils capables d’assumer ses exigences, et il s’est engagé aussi forcément avec quelques garanties sur le mercato. « Sincèrement, jusque-là, on n’a parlé d’aucun nom, avait-il déclaré avant Lille. On fera vraiment un réel diagnostic après quatre ou cinq matches. Et là, on verra s’il y a besoin de renforcer l’équipe, à quelles positions. Si l’équipe tourne bien, on aura sans doute très peu de besoins. Par contre, si l’on n’arrive pas à s’améliorer, on aura sans doute beaucoup de besoins ! »
Le club est toutefois déjà en ordre de bataille, alors que le débat autour du recrutement à Rennes reste finalement toujours le même : à quand une colonne vertébrale forte dans l’équipe ? Le fameux axe 1-5-6-9, gardien, défenseur, milieu organisateur, avant-centre...
Toujours la quête d’une vraie colonne vertébrale
Tous ces postes sont potentiellement concernés par des mouvements cet hiver. Un défenseur central leader (encore plus après la grave blessure de Seidu), un milieu expérimenté technique, voire un gardien et un buteur, selon ce qu’il adviendra de Mandanda et Kalimuendo. Car Rennes ne recrutera pas sans procéder à des sorties dans un effectif déjà large, où personne n’est considéré comme indispensable.
Après avoir insisté à l’étranger, le SRFC semble surtout avoir besoin de joueurs rompus aux joutes de la L1, capables de fédérer et de tirer les autres vers le haut. Il aura plus de moyens financiers que la majorité de ses camarades, alors que le foot français est exsangue sur le plan économique, que beaucoup de clubs vont vouloir vendre.
Il n’ignore pas non plus que le mercato d’hiver reste un marché d’ajustements, où les solutions miracles sont rares. Et recruter, oui, mais pour quels objectifs sportifs ? Il faudra voir où en sera Rennes dans un mois, après ses trois derniers matches de l’année (Saint-Etienne samedi au Roazhon Park, Nantes, Angers), contre trois concurrents des bas-fonds. À ce jour, c’est sa seule réalité, et c’est d’abord aux joueurs en place d’en faire beaucoup plus.