Combattant déterminé, véritable roc dans les duels, Alidu Seidu s'est imposé avec brio dans le collectif Rouge et Noir. Avant la réception du Havre, entretien avec le défenseur international ghanéen, habité par la volonté de rapidement retrouver la victoire.
Alidu, l’équipe vient de débloquer son compteur à l’extérieur avec un point décroché à Brest. Quel est ton sentiment ?
C’est toujours une satisfaction de ne pas s’incliner à l’extérieur. Nous avons commencé difficilement la rencontre et c’est bien d’avoir redressé la tête pour aller chercher cette égalisation. Il est important de s’appuyer sur le positif, dans cette idée de ne jamais lâcher, de tout donner, ça peut être un déclic pour l'équipe. Nous devons surtout enchaîner avec ce bloc de trois matchs face au Havre, Toulouse et Auxerre.
Il a fallu incorporer beaucoup de recrues à l’intersaison, avais-tu déjà vécu une telle rotation ?
Non, je n’avais jamais vécu cela, nous avons dû intégrer de nombreux joueurs. Pour ma part, je parle anglais et j’arrive à discuter avec tout le monde. Le groupe trouve ses marques, se soude, et cela va encore s’améliorer avec le temps vécu en commun. Nous devons garder le cap et attendre que nos résultats basculent positivement.
Depuis ton arrivée cet hiver, tu commences à prendre une nouvelle dimension.
C’est vrai que cela se passe très bien sur le plan individuel. Je l’ai toujours dit, j’aime la concurrence, cela me fait progresser. Tant que je suis là, je donnerai tout pour le club. Je joue beaucoup actuellement, j’aime ça, et c’est à moi de continuer de travailler fort, poursuivre sur cette lancée. Je veux surtout que l'équipe gagne.
Tu étais un leader à Clermont, tu t’es imposé avec le Ghana, ton envie c’est d’être un leader du Stade Rennais F.C. ?
Nous devons développer notre leadership de manière collective. Steve est déjà un leader incontournable, avec une très belle carrière. Tout le monde connaît Steve, c’est notre capitaine et une source d’inspiration pour les jeunes particulièrement. Derrière lui, il faut prendre nos responsabilités. Le leadership arrive aussi en étant exemplaire sur le terrain. J’aime encourager, être avec l’équipe, derrière les gars. Dès que joue, je veux montrer au coach qu’il a fait le bon choix et que je donnerai tout pour lui, pour le club et mes coéquipiers.
Nous pouvons dire que tu as ce rôle de grand frère dans l’équipe ?
Je passe du temps avec tout le monde, c’est mon caractère et c’est ce qui développera notre cohésion. J'essaie aussi de prendre les jeunes sous mon aile : Nagi’, JJ (NDLR : Jordan James), Djaoui, Mika… Mon but est de faire avancer tout le monde.
La saison passée, tu as eu la joie d’accueillir ton premier enfant, cela a-t-il eu un impact sur ta façon d’être ?
Avoir un enfant, c’est de la joie, beaucoup de bonheur. On dit souvent que ce n’est pas facile, qu’il faut être prêt. Je pense que pour être prêt, il faut tout simplement en avoir un (rires). Je souhaite à tout le monde d’avoir des enfants, moi j’en veux d’autres (sourire). Quand ce n’est pas trop la forme, il suffit de regarder mon fils et tout va mieux.
Tu fais partie des joueurs qui gagnent beaucoup de duels, même de la tête malgré ton déficit de taille contre certains attaquants. On l’a notamment vu face à Ludovic Ajorque à Brest (NDLR : 23 centimètres de différence).
À l’Académie Jean-Marc Guillou, j’avais un coach qui m’avait fait comprendre que tout se joue dans la tête, au mental. Pour gagner des duels, il faut aussi un bon timing et je travaille beaucoup cela. Je fais des séances vidéos en me focalisant sur des joueurs comme Gary Medel, Carles Puyol ou Javier Mascherano. Ce sont des sources d’inspiration et je dois continuer à développer cet aspect de mon jeu.
La polyvalence est un autre de tes atouts, on dirait qu’Alidu peut jouer partout et dans tous les systèmes ?
Ce qui est important pour moi c’est d'être sur le terrain et de prendre du plaisir. Peu importe où le coach voudra que je joue, j’y jouerai. Je veux donner mon maximum tant que je suis aligné. Je suis content de jouer autant, il faut que cela continue.
Tu es devenu un habitué de la Ligue 1, quels sont les ingrédients importants pour faire la différence collectivement dans ce championnat ?
Bien s’entraîner en étant costaud d’abord. La Ligue 1, c’est très physique, il faut être intelligent et technique. Beaucoup de joueurs sont très solides. Tactiquement, ça demande d’être très précis, d'être sérieux lors des séances vidéos, d’observer et de faire preuve d’intelligence situationnelle. La clé est de travailler beaucoup et de ne rien lâcher.
Prêt pour la réception du Havre ?
Nous avons un bon match à jouer face à une équipe qui évolue beaucoup sur contre avec notamment un très bon centreur, le latéral gauche Operi. Le HAC a aussi des attaquants rapides qui vont chercher les ballons dans la surface. Notre chance c’est de jouer au Roazhon Park avec nos supporters qui sont toujours derrière nous. C’est un avantage immense de jouer dans un tel stade. L'objectif sera évidemment de gagner, de décrocher ces trois points pour retrouver la victoire. Le groupe est concentré à 100% là-dessus. Nous aurons besoin du public.