Le Stade Rennais a concédé un match nul au goût de défaite, face au Havre ce dimanche (2-2), alors qu’il menait 2-0 et qu’il a évolué trente minutes en supériorité numérique. Un sabordage en bonne et due forme.
Les matches nuls n’ont pas tous la même saveur. Vendredi soir, alors qu’ils avaient mené 2-0, puis 3-1, les Nantais s’étaient retrouvés bien heureux d’obtenir un point face à Monaco (3-3). Hier, à l’heure du repas dominical, c’est un Stade Rennais un peu bedonnant qui a concédé le nul face au promu havrais dans des circonstances assez irréelles. « Une faute professionnelle », pour Ludovic Blas.
Les joueurs de Bruno Genesio ont ainsi grillé un avantage de deux buts, à domicile, alors qu’ils ont joué à onze contre dix pendant 35 minutes… « Il n’est pas admissible de ne pas faire la différence et de se faire remonter de la sorte », glisse le technicien, plus désabusé que vraiment en colère. Cela fait tache, vraiment, au cœur d’un début de saison que tous espéraient brillant, Rennes ayant une pancarte d’outsider collée au dos depuis plusieurs semaines.
Le deuxième but, c’est Vidéo Gag
Les Rouge et Noir l’ont justifié à merveille pendant 30 minutes, le temps pour eux de mener 2-0 avec notamment le premier but de Blas sous ses nouvelles couleurs, entaché d’un hors-jeu flagrant de Gouiri mais non signalé par le VAR (10’). Après le but de Wooh, opportuniste à la réception d’un coup franc de Bourigeaud (24’), l’assistance s’imaginait même passer un après-midi joyeux, avec une fessée similaire à celle infligée à Metz quinze jours plus tôt.
Mais les Bretons ont une fâcheuse tendance à relancer leurs adversaires. Le deuxième but havrais en est un fidèle exemple. Sur une situation « anodine », dixit le coach du HAC Luka Elsner, Nabil Alioui s’est offert un doublé après une succession d’erreurs individuelles presque comiques (70’). « De la perte de balle jusqu’au but qu’on encaisse, c’est Vidéo Gag », ose Genesio.
À défaut de savoir s’il y avait vraiment une caméra cachée, on peut noter que ce mal rennais perdure et qu’il serait préférable d’y remédier rapidement, car tous ces petits points perdus dès le mois d’août peuvent être ceux qui manqueront à l’emballage final au printemps. C’est d’autant plus frustrant que les Rennais ont eu les occasions pour l’emporter en fin de rencontre avec Blas par deux fois (90’, 90’+5) et Doué (90’+5).
Mais cette équipe, qui a parfois « joué à la baballe », souligne Bourigeaud a en plus manqué de liant, de volume physique et de changements de rythme pour vraiment mettre à mal son adversaire dans la durée. « Ça reste un match, on ne va pas s’alarmer, mais ça doit nous mettre en alerte sur ce qu’on doit corriger », prolonge le technicien qui, s’il s’est dit satisfait de son groupe en l’état avant la rencontre, va tout de même le voir évoluer d’ici à vendredi prochain.
Le Stade Rennais ne peut plus tolérer ce genre de mésaventure dans sa quête de grandeur. Au matin du 28 août, il peut mesurer tous les progrès qu’il doit encore accomplir.