Alors que le mercato hivernal s’est achevé lundi 3 février, le président exécutif du Stade Rennais Arnaud Pouille et le directeur sportif Frederic Massara ont dressé ce mercredi 5 février, en conférence de presse, le bilan de cette période où le SRFC s’est montré extrêmement actif. Voici ce qu’il faut en retenir.
Huit départs (Meister, Gronbaek, Jota, Santamaria, Kamara, Gouiri, Ostigard, Ait Boudlal), pour dix arrivées (Fofana, Samba, Furuhashi, Brassier, Rouault, Al-Tamari, Olaigbe, Koné, Sishuba, Jacquet)... Le mercato hivernal du Stade Rennais a été sans commune mesure, notamment sa dernière journée, lundi 3 février, marquée par huit mouvements au sein de l’effectif rouge et noir.
Ce mercredi 5 février, en conférence de presse, le président exécutif du club Arnaud Pouille et le directeur sportif Frederic Massara ont dressé le bilan de ce mercato. Morceaux choisis.
Un mercato frénétique, conséquence de l’échec du mercato d’été ?
Arnaud Pouille : "Frénétique, ça voudrait dire que ce n’est pas assumé ou qu’on a été fébrile… C’était un mercato nécessaire compte tenu de la situation du club fin décembre. C’est un constat qu’on a partagé : oui, on avait pas mal de réajustements à effectuer, certains pour des joueurs qui étaient là avant cet été, d’autres pour des joueurs qui sont arrivés cet été et pour lesquels ça n’a pas matché entre ce qu’on a voulu faire et leur propre projet."
Frederic Massara : "On a vécu un changement de cycle évident l’été dernier, qui a amené à beaucoup changer en un seul mercato. Certains joueurs ont impacté positivement au début, puis ont été engloutis dans une situation négative. On avait le devoir après des changements de coach de sauvegarder les investissements. Pour certains de ces joueurs qui ne s’épanouissaient pas encore mais pour lesquels il y avait encore un marché très vivace, on a considéré que c’était mieux de sauvegarder la valeur et des les transférer. La situation actuelle n’est pas celle qu’on attendait, mais on a été lucide et on a voulu apporter ces corrections pour faire en sorte que le club reparte tout de suite.
Selon vous, le retour de Julien Stéphan au Stade Rennais est-il une bonne chose ?
Il n’y a pas de question personnelle. Il y a le Stade Rennais, un club, et je dois faire en sorte que les choses aillent pour le mieux. Ce n’est pas une question d’orgueil personnel. Jota, par exemple, est reparti en récupérant plus que ce qui a été investi cet été. Notre travail est de construire une équipe forte, compatible avec le projet du club. Les responsabilités, je les prends toutes, mais il y a un seul intérêt : que l’équipe reparte."
Une anticipation du prochain mercato estival
Arnaud Pouille : "C’est évident. Tout en restant dans la stratégie fixée avec la propriété, ce qu’on a fait, d’abord, c’est investir, mais aussi céder des joueurs, et globalement c’est équilibré. C’est la première des choses. J’ai pu lire qu’on avait fait n’importe quoi : non, c’est dans un cadre parfaitement maîtrisé.
La deuxième des choses, le gardien en est le symbole : on savait qu’on allait switcher à l’intersaison (prochaine), on a anticipé. L’idée, c’est certainement de faire moins de mouvements à l’intersaison et de créer une base stable pour 2025-2026."
Le choix de profils français ou connaissant la Ligue 1
Arnaud Pouille : "Le Stade Rennais a prouvé par le passé qu’il savait accueillir, développer, intégrer des joueurs étrangers. Après, c’est vrai qu’en termes d’équilibre, on a opté pour un choix clair : celui de ramener dans l’effectif la connaissance de la Ligue 1, de l’identité. Lilian Brassier, Jérémy Jacquet, rentrent dans ces choix-là. Je pense que c’est important, certainement qu’on était en déséquilibre sur ce sujet. Au-delà, il s’agit de créer une ossature stable qui doit porter le projet à court et moyen terme."
Frederic Massara : "L’été dernier, on n’a pas voulu prendre des joueurs étrangers pour changer la nature de ce club. On était dans un énorme chantier. Lilian Brassier et Ismaël Koné, on a essayé de les prendre l’été dernier, mais quand je suis arrivé au mois de juillet, les dossiers étaient déjà bien avancés avec Marseille. Seko Fofana, on avait pensé à lui mais il ne devait pas partir d’Arabie saoudite. Il y avait déjà la conscience que ce genre de profils était bien pour le club, mais il n’y a pas eu les conditions. Ce sont des profils qui doivent représenter des piliers.
On a perdu beaucoup de cadres l’été dernier, donc tous ces jeunes talents et joueurs étrangers devaient s’intégrer dans une structure fragile. Ils ont peut-être souffert un peu. Albert Gronbaek a été une surprise de la Ligue 1 dans les premières semaines, puis il a commencé à souffrir, et il a préféré s’épanouir ailleurs. Henrik Meister a joué 60 minutes et a marqué un but, puis il a été un peu absorbé par ces dynamiques négatives, mais dix équipes étaient intéressées par lui sur ce mercato. On a pris des décisions pondérées et maîtrisées."
Le retour de prêt de Jérémy Jacquet
Arnaud Pouille : "Sur Jérémy, ce qui est certain, c’est que quand on est un club formateur et qu’on inscrit un jeune talent dans un parcours, la première des choses à faire, c’est de mettre une clause de retour pour une période donnée. Jérémy, tout le monde sait qu’une partie de l’Europe le regarde déjà, parce que c’est un fort talent en devenir. Maintenant, je pense que le club a souffert dans sa perte d’identité d’avoir des jeunes talents qui portent très peu le maillot. L’idée avec Jérémy, c’est qu’il revienne et qu’il porte le maillot. Il est jeune, mais il a passé des paliers à très grande vitesse. C’est d’ailleurs pourquoi Clermont était contre l’idée de nous le retourner. Mais c’était le bon moment pour qu’il revienne. La situation juridique était complexe, on ne va pas s’étaler sur les aspects chiffrés, mais on est ravi qu’il revienne."
Financièrement, le Stade Rennais a-t-il pris des risques ?
Arnaud Pouille : "Les investissements au Stade Rennais sont maîtrisés, c’est-à-dire qu’au-delà de l’autonomie qu’on peut avoir sur ce qu’on fait, on est quand même dans une propriété experte en la matière. On n’a pas dérogé à la feuille de route définie en début de mois avec la propriété. À l’intérieur de ça, au fur et à mesure des résultats de plus en plus contraires, d’un changement de coach, il y a certainement eu plus de mouvements que prévus. Mais sur l’aspect purement numérique il n’y a pas de dérive ou prise de risque du club."
Une inflation des salaires à Rennes ?
Arnaud Pouille : "Cela fait partie des choses incroyables qu’on entend... Je sais que je n’ai pas que des amis dans le milieu, des chiffres sortent, mais bon, c’est comme ça... Il n’y a pas de changement significatif du niveau de masse salariale entre le 4 février le 31 décembre.»
L’objectif pour la fin de saison
Arnaud Pouille : "Déjà, retrouver de la personnalité, de l’identité, de la stabilité dans le projet. On en avait parlé aussi avec les supporters. Le Stade Rennais s’est parfois perdu en conjecture, moi ce qui m’intéresse c’est le prochain match à Saint-Etienne samedi.»