Vainqueur à Saint-Étienne (0-2) de son premier match à l'extérieur en Ligue 1 depuis mai 2024 et surtout du deuxième d'affilée avec son nouvel entraîneur Habib Beye, le Stade Rennais semble s'être métamorphosé samedi.
Il y a des impressions qui ne trompent pas, et la manière dont les Rennais ont maîtrisé dans les grandes largeurs, samedi, des Stéphanois bien timides semble pouvoir donner une autre teinte à cette saison jusque-là catastrophique.
Giflé au match aller après avoir été rapidement réduit à dix (0-5, le 30 novembre), Saint-Étienne était l'une des deux seules victimes de l'ère Sampaoli (avec Angers). Ce succès n'avait été qu'un mirage.
Avec ce qu'a montré cette équipe cette saison, il faut évidemment rester précautionneux, mais quand même : depuis la prise en main par Habib Beye il y a une dizaine de jours, Rennes respire, montre un visage bien plus conquérant et surtout a enchaîné deux victoires d'affilée en Championnat, ce qui ne lui était pas arrivé depuis un an.
À lui tout seul, le nouvel entraîneur (et son staff) ne peut bien entendu pas faire de miracle. Mais dès ses premières prises de parole publiques, il a tout de suite cherché à insuffler un élan de positivité. Le Stade Rennais était barragiste à son arrivée ? Oui, mais ce n'est pas ce qu'il a retenu.
Le technicien franco-sénégalais a cherché à redonner confiance à un groupe miné par les résultats et leur a donné une idée de jeu tournée vers l'offensive, et il a insisté samedi : « Je ne pense pas qu'il y ait un effet du nouvel entraîneur. »
Il y a en tout cas eu une métamorphose. Dans le Forez, ses joueurs ont été entreprenants d'entrée, tranchants dans la transition, ils menaient d'un but à la mi-temps mais auraient tout aussi bien pu tripler leur marge après avoir accumulé des occasions franches par Arnaud Kalimuendo (3e), Jordan James (26e), Mousa al-Tamari (32e) ou Ludovic Blas (41e).
Une jeunesse entreprenante
Mais ils ont eu l'ingénieuse idée de ne pas s'en mordre les doigts, finissant une deuxième fois de rang un match sans prendre de but, une semaine après le succès contre Strasbourg (1-0). « Lorsque vous avez des performances positives, c'est parce que les joueurs adhèrent à ce que vous leur demandez, a résumé Beye. Ce que j'ai bien aimé, c'est qu'on a réussi à s'adapter aux différents systèmes, parce qu'on a changé au moins trois fois et ça n'a pas posé de problème. »
Le mercato ultra-mouvementé a concentré toutes les attentions sur les (nombreuses) nouvelles signatures hivernales. On en oublierait presque que le Stade Rennais a aussi un centre de formation performant. À Geoffroy-Guichard, cinq joueurs issus de l'académie étaient titulaires. Au-delà des expérimentés Adrien Truffert, Lorenz Assignon et Lilian Brassier, les jeunes Jérémy Jacquet (19 ans), tout juste revenu de Clermont, et Djaoui Cissé (21 ans) ont été les meilleurs joueurs du match.
« La réussite passera forcément par nos jeunes, a appuyé Beye. Quand vous arrivez dans un club, il faut en comprendre l'identité. Celle de Rennes est bien connue de tout le monde et mon rôle est de la faire perdurer. Il faut trouver un équilibre entre cette identité et ces nouveaux joueurs auxquels il faut faire comprendre où ils sont arrivés. »
Samedi, il n'y avait que trois recrues hivernales dans le onze. Le reste suivra. Tout ce petit monde va tenter de faire remonter la pente à un club en mauvaise position, heureux de fêter les buts de Kalimuendo et de Mahamadou Nagida.