En instance de transfert vers le Qatar, le milieu emblématique ne sera pas du déplacement à Strasbourg ce dimanche 25 août (17 h), où le Stade Rennais s’attend à se faire bouger par une équipe jeune et enthousiaste. Le coach Julien Stéphan va devoir recomposer dès maintenant une animation sans lui dans l’entrejeu.
Un parfum de nostalgie, amer plus que doux pour beaucoup de supporters rouge et noir, flottera ce dimanche en fin d’après-midi sur la Meinau, dans l’ombre de l’attachant Benjamin Bourigeaud. Il y aura ce sentiment de la fin d’une époque qui aura marqué à jamais les cœurs d’ici, et tirera quelques larmes.
Il y a pourtant un match à jouer, trois points à aller chercher, une confirmation à obtenir après le 3-0 de l’OL. Et cela s’annonce imprévisible face aux moins de 23 ans strasbourgeois, l’une des plus jeunes équipes de l’histoire de la L1. Ceux-ci promettent plus d’engagement, de pressing, d’intensité que les Lyonnais. Il faudra les pousser à l’erreur sans penser à l’absence d’un monument qui ne l’avait quasiment jamais été, durant son septennat rennais.
Bourigeaud est en instance de transfert vers Al-Duhail, où il devrait signer 3 ans la semaine prochaine. Le club qatari et le Stade Rennais avaient hier quasiment ficelé les modalités d’un accord de transfert, comme annoncé à la mi-journée sur notre site internet.
Le milieu en losange devrait être maintenu
Le deal tournerait autour de 10 millions d’euros, seuil d’exigence rennaise depuis le départ. Bourigeaud est donc resté en Bretagne. « À partir du moment où les joueurs sont là et qu’on a des échanges francs sur leur investissement, s’ils sont disponibles physiquement et mentalement, ils postulent, disait vendredi Julien Stéphan, au sujet de la gestion des potentiels partants que pourraient encore être Kalimuendo, Assignon voire Truffert. Après, si j’estime qu’ils ne sont pas prêts, on prend le parti de n’intégrer que des joueurs pleinement investis sur la mission du week-end. »
Pourquoi le Qatar, à 30 ans, alors que son niveau reste élevé ? Bourigeaud avait cette fois définitivement décidé de quitter la maison et l’environnement rennais. Pour des raisons plus personnelles et familiales que sportives voire même financières, même si le chèque du Golfe a fait son effet.
On peut le regretter, ou simplement respecter un choix qui n’appartient qu’à lui. Malgré la volonté du club de le conserver, il y avait aussi un « gentleman agreement » entre Bourigeaud et le SRFC pour qu’il puisse assouvir ses envies d’ailleurs, si les deux parties s’y retrouvaient.
Sportivement, Rennes s’y retrouvera-t-il justement ? Là est la question, alors que le club s’est mis en quête d’un « remplaçant » à Bourigeaud dans l’entrejeu. Malgré une dernière saison heurtée, le n°14 pesait lourd en termes statistiques, et cela reste un leader d’efforts.
Stéphan va devoir adapter son animation dès ce dimanche. Il pourrait bifurquer vers une formule en 4-3-3 ou 4-2-3-1, d’autant que Kalimuendo en pointe et Andres Gomez à l’aile sont désormais disponibles. Mais on peine à imaginer qu’il remise tout de suite au placard son 4-4-2 avec un milieu en losange qui prend ses repères depuis plusieurs semaines.
Dans l’entrejeu, le polyvalent Hateboer pourrait dépanner, Gronbaek être décalé à droite aussi. L’option la plus classique se nommerait Santamaria (comme en fin de match contre Lyon, mais c’est davantage un n°6 qu’un relayeur), la plus osée Jordan James.
Le jeune milieu gallois est un combattant, cela lui fait déjà au moins un point commun avec Bourigeaud. Pour le reste, c’est encore l’inconnu, à l’heure où l’un des plus beaux chapitres de l’histoire du Stade Rennais se referme.