Des blessés, des défaillances individuelles et un été lesté de tensions : la défense héraultaise est déjà dans le rouge. État des lieux avant le déplacement dimanche à Rennes.
La balade à Paris a été une parenthèse désenchantée comme jamais. Sur les terres tourmentées de Barcola, Dembélé et du PSG de Luis Enrique, Montpellier a exposé à la lumière crue ses failles déjà perceptibles depuis le début de l’été.
La gifle au Parc des princes (6-0) enfle certes les fêlures, mais les chiffres, têtus et implacables, parlent d’eux-mêmes. Dix buts encaissés en trois matchs attisent l’inquiétude née lors de la phase de préparation. Devant Gérone, Southampton, la Fiorentina… la pire défense de Ligue 1 avait déjà montré des signes de friabilité peu compatible avec une équipe qui ne marque plus à tous les coups. Avec treize buts encaissés en six rencontres.
Sept à neuf indisponibles à Rennes
Avant d’aborder trois déplacements lors des quatre prochains rendez-vous, notamment dimanche à Rennes toujours aussi redoutable au Roazhon Park, Montpellier, au bloc-équipe fissuré, pose questions.
Montpellier souffre d’une litanie de blessés. Pour jouer à Rennes, sept à neuf joueurs seront indisponibles pour cause de soucis musculaires, de genoux grippés ou maux de tête. Plus de la moitié de ces absents se concentrent dans le secteur défensif, en particulier dans l’axe central et le côté gauche. "On a quasiment une défense entière absente pour blessure", regrette Michel Der Zakarian. "On fait avec les moyens que l’on a, on est toujours en train de s’accommoder, de composer sans l’un ou l’autre", se défend t-il.
Exemple le plus frappant : depuis la reprise, Montpellier évolue sans latéral gauche de métier et s’appuie sur Falaye Sacko, placé en juin sur la liste des transferts, pour combler les vides. Issiaga Sylla, auteur de six premiers mois remarquables à son arrivée de Toulouse en janvier 2023, enchaîne depuis plus d’un an lésions à la cuisse et rechutes. L’international guinéen (30 ans) avait stabilisé un côté gauche, où Montpellier se contentait jusque-là de l’à-peu-près. Et, ses deux jeunes concurrents : Lucas Mincarelli et Théo Sainte-Luce alternent temps de jeu et repos forcé.
L’axe central, lui, joue sans le moindre filet. En l’absence de Christopher Jullien et de “Kiki” Kouyaté, perturbé par un genou récalcitrant, Becir Omeragic et Modibo Sagnan enchaînent. Et doivent s’épargner avertissements et graves blessures.
Des niveaux de jeu pas à la hauteur
Dans une équipe déboussolée par les bruits de départs, la dégringolade des droits télés et des résultats décevants, peu de joueurs affichent un niveau de jeu à la hauteur d’un talent reconnu ou montré par le passé.
Poids de nouvelles responsabilités, déception du dernier Euro ou syndrome de la seconde saison : l’international suisse Becir Omeragic (22 ans), nommé vice-capitaine cet été, se disperse et peine depuis la reprise. Il interroge après avoir levé les doutes un à un la saison passée en un clin d’œil.
Dans une moindre mesure, le latéral Enzo Tchato, plutôt convaincant dans la foulée de la CAN, cherche lui aussi un second souffle.
Solutions ?
Au-delà du retour des blessés, notamment d’une valeur sûre comme le milieu défensif Joris Chotard, Montpellier peut-il miser sur ses deux recrues ? Rabby Nzingoula et Birama Touré, pas encore prêt sur le plan physique, offrent une alternative à Michel Der Zakarian.
"Nous avons pris ces joueurs pour amener de la concurrence au milieu où il manquait du monde après le départ de deux éléments (Leroy et Delaye NDLR). Pour l’heure, on doit les mettre à un bon niveau", nuance l’entraîneur montpelliérain.
Leur intégration répond à la volonté de renouveler le premier rideau défensif, trop souvent déchiré à son goût ou passif sur deux buts face à Nantes. Pour briser les vagues et éviter les naufrages comme à Paris.