Fragile et sans idée collective, incapable de réagir dans une deuxième période indigente, le SRFC a manqué de tout et perdu un deuxième match consécutif à l’extérieur, dimanche 1er septembre à Reims (2-1). Les interrogations vont continuer à fleurir…
Il faut sûrement être un peu patient avec ce Stade Rennais tourneboulé par le mercato. Mais le temps est une donnée très relative en football. Notamment quand on est le SRFC, que l’on nourrit des ambitions, et que l’on veut faire oublier une dernière saison très décevante.
On l’avait déjà dit, les inconnues sont nombreuses avec cette équipe. Le match de ce dimanche, disputé au passage avec 7 joueurs de la saison dernière au coup d’envoi, n’a en rien fait avancer le schmilblick. Il a surtout rappelé les problèmes de la saison dernière, renforcé les interrogations, voire les doutes.
Il n’y a rien eu de rassurant dans cette prestation rennaise, passable en première période, totalement ratée et passive en deuxième. Ostigard avait pourtant ouvert le score de la tête, sur un corner de Blas (13’). Mais les vagues rémoises ont trop facilement fissuré un bloc défensif friable.
Stéphan ne va pas échapper aux critiques
Comme à Strasbourg la semaine d’avant, Rennes a perdu trop de duels, s’est trop fait bouger. Ito a égalisé de la tête après un atermoiement général (41’). "La première demi-heure, on était dedans, avec des combinaisons à droite (entre Blas et Hateboer), du répondant, des occasions, puis on a commencé à décliner", a soupiré Julien Stéphan.
Le tournant du match a été cette vendange de Gouiri, dès le retour des vestiaires. Face à Diouf, l’Algérien a visé au-dessus. Juste derrière, Diakité est monté sur Ostigard pour punir à nouveau de la tête le SRFC (48’).
Ensuite ? Rideau. Pas de révolte. Pas d’idées avec le ballon, pas d’énergie, pas de liant. Le quasi-néant. "Après leur deuxième but, on a été défaillant dans beaucoup de domaines, a reconnu Stéphan. On a fait très peu, dans tous les secteurs du jeu. On a changé des choses assez vite en faisant rentrer des joueurs, mais il y a eu assez peu d’impact."
Le coach avait l’œil noir. La déception marquait son visage. Il sait qu’il est attendu, lui aussi, en ce début de saison. Qu’il ne va pas échapper aux accusations. Il va être forcément jugé sur les résultats, sur sa capacité à mener cette barque avec plus d’allant dans le jeu.
Il est surtout apparu très contrarié par l’absence de répondant de son équipe une fois menée. Une vieille rengaine déjà connue la saison passée. "C’est la grosse déception de la journée… On doit changer ça. On ne réussira pas tout, il peut y avoir des erreurs, mais être aussi peu intense sur la deuxième période, ce n’est pas normal. On doit montrer du caractère en toutes circonstances, y compris dans la difficulté."
Recherche toujours leaders
Dans son sillage, Steve Mandanda a maugréé : "On a l’impression de revivre les mêmes scenarii à l’extérieur que la saison passée, malgré les changements ! Il faut être plus costaud à l’extérieur quand on mène 1-0. Il peut y avoir un manque de liant technique, mais dans l’engagement, l’agressivité, on se doit de répondre présent."
Mentalement, Rennes n’y était pas. Aucun leader n’a semblé se manifester sur le terrain, quand l’affaire a commencé à tourner au vinaigre. Et quand cela s’ajoute à des déficiences dans le déploiement collectif, la prise d’initiative, la justesse, la solidité défensive… "Je ne peux pas être inquiet au bout de trois journées, mais en revanche, je suis lucide sur nos manques, a lancé Stéphan. Il faut plus de caractère, d’intensité dans ce que l’on produit. On vient de jouer deux équipes qui l’ont été, plus que Lyon lors de la première journée…"
Ce succès resté sans lendemain apparaît déjà lointain. Quinze jours de trêve internationale s’ouvrent avant la réception de Montpellier, sans une cohorte de joueurs qui vont partir en sélections. Cela ne va pas aider à se rassembler et travailler fort, pour que des choses changent vite.