Si son vestiaire est devenu plus anglophone, Rennes, joueur et plus intraitable, a trouvé un langage commun assez parlant sur le terrain pour moudre l'OL (3-0), dimanche soir.
Défectueux la saison passée quand il se voyait mûr pour viser la Ligue des champions, Rennes est passé à la révision et il a roulé sur Lyon, dimanche soir, pour lancer sa saison (3-0). Avec une défense et un milieu tout neufs et un duo offensif inédit Gouiri-Blas qui a malmené la défense lyonnaise, l'équipe de Julien Stéphan a été opiniâtre et tranchante, une bonne base pour la suite.
Adaptation express
« Personne ne peut savoir à quelle vitesse ça va aller pour intégrer tout le monde et pour que finalement toute la mayonnaise puisse prendre comme il faut, observait Julien Stéphan avant la réception de Lyon. Mais il y a un bon support, celui de la mentalité et de l'état d'esprit, indispensable pour gagner du temps. »
Son équipe a vite pris ses marques alors que le coach rennais avait dégagé un 4-4-2 en losange sur les quatre derniers matches de préparation. Il pourrait jouer autrement quand il aura deux ailiers mais il a commencé ainsi, avec des éléments qui l'ont suivie entièrement (Mandanda, Assignon, Matusiwa, Seidu, Blas) et d'autres incorporés au fur et à mesure quand le mercato orchestré par le directeur sportif Frederic Massara a trouvé son rythme.
Contre l'OL, il y a eu le mouvement, l'intensité, des différences techniques, de l'agressivité, de la puissance, des enchaînements rapides et de la maîtrise. Rennes a été plus « guerrier », à l'image d'Azor Matusiwa, solide, vertical, bon sur les transitions offensives et défensives et très collectif. Le losange avec de Matusiwa en pointe basse, Glen Kamara et Benjamin Bourigeaud en relayeurs et Albert Gronbaek en 10 a été à la fois un enclos pour les Lyonnais et un booster.
Un duo Gouiri-Blas surprenant
Après les départs de Martin Terrier et de Désiré Doué, en l'absence d'Arnaud Kalimuendo (genou), sans joueurs de percussion pour commencer et avec un nouvel avant-centre (Henrik Meister) arrivé mercredi, Rennes aurait pu paraître un peu court offensivement pour ce premier match contre l'OL. Mais Amine Gouiri et Ludovic Blas ont été des poisons et Meister est entré pour scorer d'entrée. Gouiri a toujours marqué ces deux dernières saisons lors de son premier match au Roazhon Park, et sa saison passée, avec un changement de sélection (*) qui a occupé son esprit, a été moins réussie que la première. Mais il a joué libéré et Blas, lui, est devenu un peu plus rennais dimanche après une première saison compliquée. Quand il est dans le combat en plus d'être entreprenant, il est vraiment déstabilisant.
La marche nordique
Les Scandinaves Leo Ostigard, Kamara, Gronbaek et Meister ont lancé leur aventure rennaise avec entrain et sérieux. Ostigard a eu quelques soucis dans ses transmissions en première période mais globalement, son association en défense axiale avec un Christopher Wooh de caractère a été une réussite, Rennes n'ayant pas vraiment tremblé. Au milieu, Kamara a été consistant et souvent juste dans ses choix. Gronbaek, lui, a été décisif par son pressing sur le premier but et a beaucoup remué, et Meister a dévoilé sa qualité de frappe.
Encore du mouvement
Rennes a enregistré ce week-end l'arrivée de l'ailier colombien de 21 ans Carlos Andres Gomez, qui sera qualifié à Strasbourg dimanche. Un autre ailier est attendu dans les dix jours à venir, tout comme un défenseur axial avec le départ d'Arthur Theate à l'Eintracht Francfort. D'autres mouvements pourraient se produire en fonction d'éventuels départs, notamment si Benjamin Bourigeaud s'exilait. Lorenz Assignon est lui aussi susceptible de bouger avec l'AS Rome en courtisan assidu, comme Adrien Truffert ou Kalimuendo.