Battu sans vraiment combattre dimanche 1er septembre à Reims (2-1), le Stade Rennais va rapidement avoir besoin de l’émergence de guides sur le terrain, capables aussi de relever les autres quand les difficultés arrivent. Dans ce processus essentiel, la mission du coach n’est pas neutre : créer de l’adhésion et susciter des vocations passent aussi par l’établissement d’un projet technique clair et entraînant.
C’était la mi-août. Julien Stéphan disait ceci : « La priorité cette saison ? Déjà, recréer un lien, que j’ai trouvé moins fort la saison dernière avec le public. Cela passera par des matches à émotions, avec une capacité à amener les gens sur des matches dynamiques et engagés, des retournements de situation. »
Quinze jours plus tard, la défaite subie à Reims est venue rappeler à l’entraîneur rennais à quel point le défi de la reconquête s’annonce ardu. Le Stade Rennais a fait oublier en deux matches perdus à Strasbourg et Reims ce qu’il avait laissé entrevoir de bien contre un Lyon jouant alors au ralenti.
Les deux équipes de l’Est - deux écuries qui ne seront sûrement pas les derniers de la classe cette saison en termes d’intensité déployée - ont renvoyé le SRFC à ses problèmes du passé, qui en l’état collent aussi aux basques du coach. « Il n’y a pas d’excuse sur le fait d’avoir fait aussi peu après le deuxième but rémois, sur l’intensité, les duels, l’aspect technique, les connexions dans le jeu », a-t-il maugréé.
Stéphan ne s’attendait pas à ça, manifestement. Et même si ce SRFC chamboulé ne peut pas être jugé trop vite, le coup est rude aussi pour l’entraîneur. Elle doit être relativisée parce qu’on a changé de saison, mais la dynamique est mauvaise aussi depuis début mars : 14 matches de L1, 4 victoires, 2 nuls, 8 défaites. En 2024, Rennes est la seule équipe de l’élite à s’être inclinée cinq fois à l’extérieur. Et dimanche, il y avait quand même sept joueurs de la saison passée alignés au coup d’envoi.
Leader moral, leader d’efforts
Autour d’eux, il n’y a plus Doué, Terrier ou Bourigeaud en revanche. Le constat brut à l’instant T, c’est que sans l’ex vice-capitaine qui était encore là en préparation puis contre Lyon, les Rouge et Noir ont perdu deux fois.
Bourigeaud aussi a ses faiblesses, mais c’est mieux de l’avoir que l’inverse : quand on parle de lui, c’est déjà de leader d’efforts, de soldat, de repère pour les autres dont il s’agit.
La thématique du leadership à trouver et à rebâtir, au sein d’un effectif très cosmopolite, sera capitale. À Reims, l’inaction générale de la deuxième période a interpellé.
Après la rencontre, il a été demandé à Stéphan quel nouveau vice-capitaine il comptait nommer derrière Mandanda. « J’ai besoin de voir dans cette période quel leadership se dégage, comment ça va se comporter, a-t-il répondu. Il y a beaucoup à faire aussi à ce niveau-là, et sur ce match je n’ai pas eu la réponse que je souhaitais… »
Le coach va avoir besoin de relais efficaces, et vite, pour faire progresser sa mission. Certains devront se faire violence, mais cela passera aussi par l’établissement d’un projet technique entraînant, une ligne tactique stable et des associations efficaces pour séduire les nouveaux joueurs étrangers, en inciter certains à sortir du rang. « Mon travail va être d’assembler, celui des joueurs de montrer beaucoup plus de caractère… »
Les profils désormais à disposition seront-ils idoines ? L’avenir le dira, car le temps de l’adaptation et de l’épanouissement est plus long quand il y a autant de recrues dans un vestiaire. « On doit trouver la meilleure méthodologie pour que tout le monde s’intègre au plus vite, a dit Mandanda, après les résultats aident beaucoup aussi dans ce processus. » Battre Montpellier au Roazhon Park le 15 septembre, après la trêve internationale, sera déjà nécessaire.