Le Stade Rennais, qui joue au Havre dimanche 11 février (13 h) en Ligue 1, va devoir disputer ses huit prochains matches au moins sans Enzo Le Fée, avec seulement deux spécialistes (Baptiste Santamaria et Azor Matusiwa) pour occuper les rôles de milieux axiaux. Le coach Julien Stéphan va devoir les gérer finement, espérer éviter d’autres coups durs, et imaginer aussi quelques alternatives…
La tuile est confirmée. Et c’est une grosse tuile. Victime d’une déchirure à l’ischio droit mardi 6 février à Sochaux, Enzo Le Fée ne pourra pas faire de miracles, même s’il est du genre à se rétablir plus vite que les autres : l’ex Lorientais devrait être absent jusqu’à six semaines. "Pour l’instant, on table sur un retour après la prochaine trêve internationale, et s’il a une guérison un peu plus rapide, on pourra peut-être envisager Marseille, mais pas avant", confirme le coach Julien Stéphan.
Marseille, ce sera le 17 mars au Roazhon Park, pour la 26e journée de Ligue 1. Dans neuf matches… Une série sans l’éventuelle demi-finale de Coupe de France (prévue le 3 avril), mais avec les deux rendez-vous face à l’AC Milan, PSG au Parc des Princes, ou Lille. Et tout ça sans Le Fée, le joueur rennais le plus technique, qui fait gagner à l’équipe le plus de mètres avec et sans ballon. Un profil à la fois travailleur et créatif, évidemment unique dans l’effectif, que personne ne pourra vraiment remplacer.
Matusiwa et Santamaria, à gérer en croisant aussi les doigts
Mécaniquement, le visage du Stade Rennais va s’en trouver modifié, avec la paire Matusiwa - Santamaria, qu’on va voir à l’œuvre dès dimanche 11 février au Havre, dans un contexte déjà plus corsé que celui de Sochaux. Avec ce duo, le SRFC va au moins gagner en puissance physique à la récupération.
Pointé du doigt par certains pour sa gestion du cas Le Fée, même si c’est plus facile à faire après, Stéphan va devoir la jouer fine dans la gestion de ses deux derniers milieux axiaux disponibles (Rieder ne reviendra pas avant début mars). En croisant les doigts pour que l’un ou l’autre ne se blesse pas ou ne soit pas suspendu… ce qui sera déjà le cas pour Matusiwa, lors le déplacement à Paris le 25 février.
Dans cette gestion rendue obligatoire par l’enchaînement des matches, le coach breton va aussi forcément devoir se montrer imaginatif, et bricoler quelques alternatives sans l’un des deux.
Bourigeaud sera l’option de rechange numéro 1, comme il l’a été en fin de match à Sochaux. Et sinon ? Aucune autre solution ne semble évidente. "On va voir comment ça se passe… J’ai quelques idées en tête, il faudra repenser certaines choses, voir si l’un de nos centraux ne peut pas intégrer la rotation au milieu, ou passer avec un milieu à trois et des profils différents."
Blas ou Désiré Doué au milieu, dans certaines circonstances
Parmi les défenseurs centraux, Omari ou Belocian ont déjà évolué au milieu chez les jeunes, mais le seul qui y a déjà dépanné cette saison… est parti en prêt à Clermont, et c’est Jérémy Jacquet.
Alors, Guéla Doué ? Blas ou Désiré Doué, mais probablement davantage dans un milieu à trois justement ? "Dans certaines circonstances, oui… cela dépend du rapport de forces, du moment du match, répond Stéphan. Cela rentre dans ma réflexion… Je ne suis pas convaincu qu’on puisse faire 3 ou 4 matches d’affilée comme ça, mais sur un match ou un morceau de match, ça me semble plausible."
En tout cas, le coach ne voit pas le passage du 4-4-2 au 4-3-3 comme une solution "palliative" à l’absence de Le Fée. Et il n’a pas de raison de changer non plus une formule de base dans laquelle tout un collectif a trouvé repères et confiance. "Ce n’est pas un joueur qui pourrait me faire modifier le système, confirme le coach, plus le rapport de forces, une gestion de match, des options stratégiques… On l’avait fait contre Lyon et Montpellier, en cours de match avec Enzo." Sans, Stéphan le refera probablement encore. Pas d’entrée au Havre, mais peut-être jeudi 15 février, à Milan…