Après une saison où il n'a pas complètement redressé l'équipe bretonne et après un mercato spectaculaire, l'entraîneur rennais Julien Stéphan repart d'une feuille quasi blanche avec le désir et la nécessité de revitaliser son club.
Salma Hayek, l'actrice et épouse du propriétaire du Stade Rennais, François-Henri Pinault, était en guest-star dans la vidéo de présentation de la dernière recrue de l'été. C'était vendredi soir pour l'arrivée du milieu Naouirou Ahamada, quand Julien Stéphan, lui, a eu la vision définitive de son effectif après deux mois et demi d'un va-et-vient frappant, en espérant rejouer un peu les desperados en L1. "Je sais que la mission est difficile, changer trois-quatre joueurs, c'est déjà beaucoup, assurait-il un peu plus tôt. En changer dix ou onze, c'est énorme. Je sais très bien que si ça ne marche pas vite, il y aura des critiques, c'est la règle du jeu, mais je le prends comme quelque chose de très excitant."
Seul entraîneur de l'ère Pinault à avoir ramené un titre (Coupe de France 2019), premier à avoir qualifié Rennes en C1 (2020), Stéphan avait été rappelé l'an passé, quand Bruno Genesio s'était usé, pour une mission redressement à court terme. Après 26 journées, l'équipe bretonne était revenue dans la course à l'Europe, mais elle avait étrangement déraillé dans le sprint final (10e).
De quoi provoquer un changement de cycle marqué, notamment, par le choix de nommer Frederic Massara à un poste de directeur sportif délaissé par Florian Maurice, avec la capacité de déployer des moyens importants pour compenser des départs majeurs (Bourigeaud, Terrier, D. Doué, Le Fée...) et pour retrouver l'Europe. Stéphan (43 ans) a gardé la confiance de l'actionnaire, mais se sait attendu pour redonner de l'éclat à Rennes en trouvant le mode d'emploi avec onze nouveaux. Il a bien fait de se remettre à l'anglais après son passage à Strasbourg (2021-2023), avec un vestiaire plus cosmopolite.
En attendant le "Jota bonito"
Stéphan était parti sur un 4-4-2 en losange contre l'OL (3-0, le 18 août), quand il avait Benjamin Bourigeaud, et il devrait commencer en 4-4-2 classique à Reims avec le duo Arnaud Kalimuendo-Amine Gouiri devant. Il affinera ses idées courant septembre. Il a également des profils pour évoluer en 4-3-3, notamment les deux dernières recrues Jota et Ahamada.
Les deux hommes n'ont pas joué depuis début août. Ils ont simplement couru samedi pour leur premier entraînement et ne sont pas du déplacement à Reims. Il faudra donc patienter pour voir du "Jota bonito" - le Portugais apparaissant comme la recrue phare -, gérer la concurrence avec un match par semaine, trouver les bonnes associations et de nouveaux leaders, faire oublier la défense emmental de la saison passée (46 buts encaissés) et piquer devant. Et "appréhender très rapidement l'âpreté et l'intensité dans les duels de la L1 que beaucoup découvrent", dixit Stéphan. Tout un programme, avec un joli test lors de ce premier match de la nouvelle ère post-mercato pour s'affirmer.