Étincelant lors du premier match de l’Euro Espoirs face à l’Italie, le Rennais Arnaud Kalimuendo est passé à côté de la rencontre, remportée 1-0 face à la Norvège, sans que cela n’entame sa confiance, jure-t-il.
Le jour et la nuit. Buteur grâce à une spectaculaire "Madjer" face à l’Italie trois jours plus tôt, l’attaquant de Rennes n’a pas eu une seule occasion à se mettre sous la dent, dimanche à Cluj, contre la Norvège, avant d’être remplacé, à l’heure de jeu, par son concurrent en pointe, le prolifique Elye Wahi, 19 buts inscrits cette saison avec Montpellier.
Kalimuendo jouit pourtant avec les Bleuets, de la confiance de son sélectionneur Sylvain Ripoll. Lors des deux premières rencontres, il était l’un des trois seuls joueurs de champ à rester titulaire, avec le capitaine Maxence Caqueret et le défenseur central Castello Lukeba.
Un ouf de soulagement
De confiance, "Kali", formé au Paris SG, en avait besoin avant d’atterrir en Roumanie. Transféré l’été dernier à Rennes, très attendu en Bretagne, après deux années réussies en prêt à Lens, l’ex-titi parisien a connu une saison mitigée, gâchée par les premières blessures sérieuses de sa jeune carrière.
"Quand il a marqué face à l’Italie, on a tous poussé un ouf de soulagement", raconte un membre de la délégation française. "C’était important pour lui."
Le joueur, lui, assure que la pression le motive et qu’une contre-performance, comme celle de dimanche, n’entame pas la confiance qu’il a en ses capacités. "Je ne me voile jamais la face. Je sais que je dois faire beaucoup mieux, mais si je suis là, c’est que je suis capable de faire de très belles choses."
Pas épargné par les blessures
Passeur décisif sur son but face à la Squadra Azzura, le défenseur Pierre Kalulu confirme : "Si ce n’est pas Arnaud en pointe, peut-être que je ne centre même pas". Exploitant une passe bien placée, mais somme toute peu dangereuse, Kalimuendo, d’un éclair de génie, a devancé son défenseur, trompé le gardien et stupéfait le stade entier.
"Heureusement qu’il la met, en rit encore Kalulu. Ça fait une passe décisive à mon actif."
Face aux Norvégiens, Kalimuendo n’a soigné ni les stats de ses partenaires, ni les siennes. "C’est frustrant, mais il faut retenir qu’on a fait le job. C’est bien aussi de savoir gagner ce genre de rencontre. Et avec six points sur six, on a notre destin entre nos pieds", commente-t-il.
Tel est le jeune attaquant (21 ans). Sans fuir ses responsabilités individuelles, il s’attache surtout au bien du groupe. Comme lorsqu’il regarde dans le rétroviseur sa saison à Rennes, durant laquelle il a inscrit sept buts et donné cinq passes décisives.
"Je la trouve riche en enseignement. J’y ai connu beaucoup de choses inédites, je n’ai pas été épargné par les blessures. Tout ne s’est passé exactement comme je le voulais, mais il faut rester positif dans ce genre de situation : l’objectif a été atteint, on finit 4e de Ligue 1, qualifiés en Coupe d’Europe. Moi, j’ai hâte d’être à la prochaine saison."
Et le placide Kalimuendo applique cette même philosophie avec les Espoirs. "On joue des matchs tous les trois jours, je n’ai pas le temps de m’attarder sur le dernier. Il faut déjà passer au suivant."
Face à la Suisse mercredi, la France malgré ses deux victoires, devra valider une qualification pour les quarts de finale du tournoi toujours pas acquise.