L’entretien précédant chaque match de L1 au Roazhon Park, est de retour. Président exécutif – Directeur général du Stade Rennais F.C., Olivier Cloarec et ses équipes s’activent sur tous les fronts pour mener à bien la progression du club de la capitale bretonne.
Président, nous y sommes déjà ! À l’approche de la 66e saison du SRFC parmi l’élite, comment gérez-vous cette période ?
Les saisons s’enchaînent vite. On a finalement eu très peu de temps pour savourer la fin de saison dernière. Ça ne s’arrête vraiment jamais. Le mercato est préparé bien en amont et il va durer jusqu’au 1er septembre. Nous faisons face à une saison particulière avec la Coupe du Monde qui se tiendra en novembre-décembre, puis on rebasculera très vite sur un nouveau mercato et une fin de saison qui se terminera début juin. Nous allons jouer cinq matchs en août et cinq en septembre, le rythme va être effréné. On part un peu dans l’inconnu avec ce timing particulier. C’est une nouveauté pour les clubs. Tout le monde va être sur la même ligne. On n’a jamais joué le 27 décembre et le 1er janvier non plus. Un boxing day à la française sera une première. Ça nous permettra de tester cette expérience. Il va falloir s’adapter.
Vous ne vous quittez plus avec Florian Maurice et Bruno Genesio…
Le mercato nous accapare beaucoup de temps. D’autant plus cette année, il est particulièrement complexe. Il y a le sportif qui est très important mais il ne faut pas délaisser le reste non plus. Nous avons beaucoup de dossiers à gérer. Il y a les rituels comme la campagne d’abonnement, la présentation des nouveaux maillots et des équipements, la rentrée de l’Académie… Nous avons aussi réalisé des travaux au stade, dès le lendemain du match de Marseille, pour agrandir les espaces dédiés aux entreprises. Nous avons également déposé le permis de construire de "La Piverdière 2", c’est aussi un dossier primordial pour l’avenir du club.
Autant de projets à gérer, est-ce le signe d’une entreprise qui se porte bien ?
C’est dans la dynamique du club depuis plusieurs années. Ça veut dire que l’on continue d’avancer et de progresser. Ça va dans le sens de ce que souhaitent François et François-Henri Pinault. Ils veulent que le club soit ambitieux et nous soutiennent au quotidien pour atteindre nos objectifs.
Quels sont les moyens qui vous sont attribués pour cette nouvelle saison ?
Nous n’avons pas encore les données des autres clubs mais nous devrions avoir le sixième ou septième budget de Ligue 1. C’est difficile de comparer les budgets, cela dépend si on fait référence aux dépenses ou aux recettes.
"La concurrence est rude mais c’est un objectif avoué."
Quelles sont les ambitions du club cette saison ?
Il y a un objectif que l’on martèle sans cesse, c’est l’Europe. On est très fier de pouvoir jouer une compétition européenne pour la cinquième saison consécutive. L’objectif est toujours le même, on veut continuer de surfer sur cette dynamique. C’est ambitieux mais c’est à la hauteur des moyens dont dispose le club. La concurrence est rude mais c’est un objectif avoué. Il ne faut pas craindre d’être ambitieux. On travaille pour ça à tous les niveaux du club tout en respectant les règles du fair-play financier.
Qu’est ce qui fera la différence cette année selon vous ?
Au même titre que la formation fait partie de l’ADN du club, l’état d’esprit aussi. On le voit depuis plusieurs années à Rennes. Il y a le talent des joueurs et le travail au quotidien du groupe, du staff et de tout le club mais l’état d’esprit est ce qui a fait la différence la saison dernière. C’est également plus agréable aussi de travailler avec des personnes qui ont un objectif commun.
On a loué l’état d’esprit, on peut aussi mettre en avant la stabilité du club.
Ça joue bien sûr son rôle dans le développement et la construction d’un club. Comme sur le terrain, on doit développer des automatismes. Les gens se connaissent, on gagne en fluidité dans le travail, mais cela n’empêche pas de se challenger constamment.
Comment abordez-vous personnellement cette nouvelle saison ?
C’est toujours le même sentiment. Tout le monde a en tête ce qui s’est passé la saison dernière. On ne repart pas de zéro mais un match de football restera toujours indécis avec onze joueurs contre onze joueurs. Les effectifs ne sont pas encore complètement arrêtés, c’est encore un peu expérimental mais il faut gagner ce premier match. Et un derby, c’est particulier. Il y a des choses que l’on maîtrisera mieux dans quelques semaines.
Au-delà du derby, ce match rendra également hommage à Alfred Houget qui nous a quittés la semaine dernière…
Un Monsieur très important dans l’histoire du Stade Rennais F.C. Démarrer la saison en devant rendre hommage à Monsieur Houget, c’est triste. On aurait préféré qu’il soit en tribune parmi nous. Le coup d’envoi sera spécial, on pensera beaucoup à lui. Il y a des gens qui marquent plus que d’autres. Il a fait beaucoup pour le Stade Rennais F.C. J’aurai également une énorme pensée pour Nicolas Holveck qui poursuit son combat contre la maladie.
Quelle attention est portée à la formation rennaise cette année ?
Ça fait de nombreuses années que la formation est très importante au club. De nombreux jeunes ont participé à la préparation des pros cette saison. C’est dans la continuité de l’excellent travail qui est fait par les éducateurs au quotidien et les recruteurs en amont, depuis des années. C’est un travail commun de longue haleine de tout le personnel de la formation. Voir nos jeunes fouler la pelouse du Roazhon Park, c’est une forme d’aboutissement, les voir rejoindre les plus grands clubs du monde est valorisant. Ça valide le travail des équipes de l’Académie. Nous sommes très satisfaits du travail accompli par ces femmes et ces hommes de l’ombre. Le nouveau centre d’entraînement est un outil que l’on attend avec impatience. Il permettra encore plus à l’Académie d’exceller. Les structures sont primordiales si on veut rester dans le haut du panier. Ensuite, il faut trouver l’équilibre entre les joueurs que l’on fait venir de l’extérieur et la place laissée à nos jeunes. C’est un équilibre fragile et difficile à trouver. Le club réussi à les former, les faire jouer, jusqu’à les voir gagner la Ligue des Champions avec des clubs plus huppés. Notre entraîneur, notre staff et notre directeur sportif ont cette philosophie.
"Nous sommes un peu victimes de notre succès, on ne va pas s’en plaindre."
Pour revenir à l’agrandissement de certains salons. Pourquoi ces travaux ont-ils été menés ?
Ce qui est important, c’est là aussi de trouver un équilibre. Au stade, il y a de la place pour tout le monde, pour les abonnés, les gens qui veulent venir voir ponctuellement l’équipe et les partenaires. On a créé plus de places entreprise car nous avions du retard par rapport à ce qui se fait dans les autres clubs et la dimension de la ville. C’était une étape nécessaire. Il faut savoir que nous sommes à moins de 9% de la capacité du stade allouée aux espaces entreprises quand la moyenne française se situe entre 12 et 15%. Nous répondons à la demande, c’est aussi un enjeu important pour le fair-play financier. En mettant de côté la saison 2020/2021 où nous n’avons finalement pas délivré tous les abonnements en raison de la crise de la covid, nous battons cette année le record d’abonnés au Roazhon Park, 16.153 dont 13.559 pour la partie Grand Public, tout en ayant décidé de caper ce nombre. Nous sommes un peu victimes de notre succès, on ne va pas s’en plaindre.
Un bel évènement pour les abonnés est aussi dans les cartons…
Pour les fidèles du club, après les écharpes brodées et personnalisées de cet été, les équipes du club travaillent actuellement sur une semaine des abonnés avec de nombreuses animations au programme qui devrait se dérouler courant septembre.
Le stade sera plein dimanche pour les retrouvailles avec le championnat. Ça confirme une fois toutes les attentes qu’il y a autour du club…
Nous étions près de 20.000 samedi dernier pour un match amical, c’est exceptionnel à cette période de l’année. Nous serons au complet dimanche. L’engouement est sans cesse grandissant depuis bon nombre d’années. C’est valorisant et ça nous donne envie d’aller encore plus loin. Nous allons commencer par un derby dans un stade plein. Tout est réuni pour que ce soit une belle fête et pour que l’on commence bien cette nouvelle saison. Ce qui fait plaisir, c’est de voir que le stade est largement garni à chaque match. C’est un des stades les plus remplis en France. L’ambiance est incroyable. Brendan Rodgers, qui est venu avec Leicester, l’a dit lui-même, il a été stupéfait par l’ambiance du Roazhon Park. C’est un très beau compliment fait au club et aux supporters Rouge et Noir par l’ancien coach de Liverpool. Steve Mandanda nous en a parlé aussi. Il se souvient de l’ambiance phénoménale contre Marseille. Il y a une vraie ambiance à Rennes, c’est une force pour l’équipe.
En tant que Breton, que représente le Stade Rennais F.C. pour vous ?
Le club est l’étendard de la Bretagne sur la scène européenne. Les gens viennent de très loin pour venir voir les Rouge et Noir, ils font parfois plus de 150 kilomètres pour se rendre au Roazhon Park, ils viennent de tous les départements environnants. C’est une fierté de pouvoir rassembler autant de passionnés de football. Le rayonnement du club est grand. Nous représentons la région et ses valeurs. Nous travaillons et traçons notre chemin avec humilité et ambition. C’est aussi pour ça que les supporters aiment le Stade Rennais F.C.