Une voix de plus contre le projet de Super Ligue. Celle de François Pinault, propriétaire du Stade Rennais, qui estime que les enjeux financiers ne doivent pas prendre le dessus dans le sport, encore moins en période de crise sanitaire.
Douze grands clubs ont lancé lundi la Super Ligue, une compétition privée vouée à supplanter la Ligue des champions, provoquant un séisme dans le football européen. Pour l’Union des associations européennes de football (UEFA), cette création équivaut à une déclaration de guerre à laquelle elle a promis de répliquer en excluant les équipes dissidentes et leurs joueurs.
Autre voix très critique, celle du patron François Pinault, propriétaire du Stade Rennais : "Ce projet de Super Ligue est contraire à l’âme du football, qui se doit de rassembler tous les acteurs et spectateurs de ce sport par-delà leurs conditions sociales", estime-t-il.
"Le moment n’est pas à la séparation ou à la division"
L’homme d’affaires rappelle que le monde est secoué par une crise sanitaire. "Le stade de foot est un des derniers endroits où se mêlent encore des personnes venues de tous horizons. Or on voit aujourd’hui que de nombreux supporters, ceux sans qui le football ne serait rien, manifestent leur mécontentement. Dans un contexte économique fortement dégradé, le moment n’est pas à la séparation ou à la division, mais à la forte solidarité vis-à-vis des plus fragiles."
Le travail avant les finances
De plus, rappelle François Pinault, "dans le sport, comme ailleurs, le mérite doit rester une valeur cardinale, comme l’a montré récemment le Stade Rennais, qui s’est qualifié pour la Ligue des champions après une saison historique. Sinon comment expliquer aux plus jeunes qui s’investissent dans le football que la réussite d’un club ne passe plus par le travail tout au long d’une saison mais par sa seule surface financière ?"