La procédure de conciliation n'avance pas véritablement entre la LFP et Mediapro. L'audit réclamé par le conciliateur laisse clairement apparaître les risques pris par le groupe sino-espagnol, avec un nombre d'abonnés bien trop faible...
Tic tac, les jours passent et la procédure de conciliation entamée par Mediapro et la Ligue de football professionnel arrive bientôt à son terme. Marc Sénéchal, le conciliateur nommé par la justice, avait prévu de proposer une issue à la crise avant le 4 décembre. Mais les choses ne s'arrangent pas vraiment, comme nous vous le relayions hier. Si Mediapro a choisi d'attaquer Canal Plus en justice pour « abus de position dominante », le groupe sino-espagnol se retrouve démuni face à sa stratégie risquée.
En effet, aujourd'hui, le quotidien L'Equipe a pu mettre la main sur le nombre réel d'abonnés à La Chaîne Téléfoot, crée par Mediapro pour diffuser les rencontres de Ligue 1 (dont il possède 80 % des droits) et Ligue 2. Jaume Roures, lors de sa conférence de presse du 21 octobre dernier, avait démenti les chiffres sortis dans la presse et évoqué la barre des 600 000 abonnés. L'audit réclamé par Marc Sénéchal permet d'en avoir le cœur net : 480 000 personnes seraient aujourd'hui abonnés à La Chaîne Téléfoot.
Toujours pas d'issue entre la LFP et Mediapro
On est donc bien loin des 3,5 millions d'abonnés, nombre nécessaire pour que la chaîne soit rentable au regard des 814 millions d'euros déboursés chaque année entre 2020 et 2024 par Mediapro pour diffuser les championnats français. L'audit financier réalisé dans le cadre de la conciliation ne plaide guère en faveur de Mediapro et justifierait la perte de confiance de la LFP dans son principal pourvoyeur de fonds.
Les négociations entre les deux parties n'avancent toujours pas, le groupe sino-espagnol espérant toujours obtenir un rabais sur le montant pourtant conclu il y a quelques mois. La LFP de son côté travaille à un plan B avec Canal Plus et est consciente que la prochaine échéance de 162 M€ de Mediapro, prévue pour le 5 décembre, ne sera pas honorée. Comme celle de 172 M€ le 5 octobre dernier, qui avait plongé le football français dans la crise.